Avant qu’on accorde une place prépondérante au producteur (pas le financier, le réalisateur), la réussite d’un enregistrement doit beaucoup au savoir-faire de l’orchestrateur qui choisit et dirige les musiciens et qui, en général, est aussi l’arrangeur, responsable de ce que l’orchestre joue pour enjoliver une chanson. Dans ce rôle déterminant, on remarque Alain Goraguer dont l’immense talent lui permet de travailler en complicité avec les plus grands. (…) Début 1956, Boris Vian, directeur artistique chez Philips, lui fait enregistrer du jazz avec Paul Rovère (contrebasse) et Christian Garros (Batterie). Le deuxième album dans ce style s’intitule « Go… Go… Goraguer », allusion au surnom Gogo qui serait dû à Franck Tènot. (…) En 1958, il entame une merveilleuse collaboration avec Serge Gainsbourg qu’il soutient dans les six premiers albums. (…) dans ce CD triple (83 titres, livret 16 p. par Olivier Julien) figure l’essentiel de ce qu’Alain Goraguer a gravé en instrumental, toujours avec un sentiment jazz, y compris pour des airs de variétés, ainsi que ses musiques pour les films. (…)
Par Jean-William THOURY – JUKE BOX