« L’année prochaine, il y aura deux cents ans que ce roman était traduit et publié en français. On peut supposer que son sous-titre « ou le Prométhée moderne » aidera à la création de manifestations particulières. Je vous propose de prendre un peu d’élan pour alimenter joliment les dîners en ville et autres soirées entre amis. Car peut-être faites-vous partie de ces gens qui pensent que Frankenstein est le monstre… Non ! Victor Frankenstein c’est le professeur (le savant fou ?), celui qui crée une créature à partir de parties de cadavres récupérées et qui, par le biais de l’électricité captée à l’occasion d’un orage, lui donne vie… Prométhée est celui que Zeus a condamné à avoir le foie rongé en permanence par un aigle pour avoir volé le feu sur l’Olympe et l’avoir donné aux hommes… Frankenstein se prend pour un dieu en « ressuscitant », en donnant vie à sa créature. Et c’est là que réside la réflexion philosophique qui s’accentue avec l’analyse du sort réservé à la créature patchwork. La lecture que fait François Hatt est subtile et elle nous permet de fermer les yeux pour mieux voir ce que l’on nous donne à imaginer. La question se pose alors pour nous. Que faire en présence d’un Frankenstein, que faire en présence de la créature ? Que faire en présence de l’humain différent ? Car il ne faut pas s’y tromper, cette créature est constituée d’humain, Victor est un humain. Et avant de condamner il faut en prendre conscience… On vous dit dans le petit livret de présentation que ce Frankenstein inaugure le genre science-fiction… or il est indéniable que les grandes œuvres de ce genre cherchent à nous aider à prendre conscience de l’humain et de ce qui l’environne. Une écoute indispensable… »
Par Noé GAILLARD – DAILY PASSIONS