« Dizzy Gillespie, l’un des fondateurs du bebop, a souvent utilisé des éléments de la musique cubaine sous l’influence de son voisin de pupitre dans l’orchestre de Cab Calloway, le trompettiste Mario Bauzá.
Ce dernier, qui était le gendre de Machito, le présenta au grand conguero Chano Pozo que Dizzy embauchera dans son big band. Les deux hommes composeront Manteca (1947) considéré comme un titre phare du jazz afro-cubain.
Puis en 1956, le trompettiste rencontra au cours d’une tournée en Amérique latine organisée par le State Department le pianiste compositeur argentin Lalo Schifrin dont il appréciait les qualités d’arrangeur.
Réunis à New York quatre ans plus tard, les deux hommes enregistrent mi-novembre 1960 la suite Gillespiana que le public parisien découvrira dans son intégralité le 25 du même mois, lors d’un concert produit Salle Pleyel par Daniel Filipacchi et Frank Ténot pour leur émission « Pour Ceux Qui Aiment le Jazz » qui passait tous les jours sur Europe 1.
Gillespiana, présentée ici dans son intégralité, sera un grand succès artistique et commercial qui marquera une étape importante de la carrière de Dizzy.
Le 18 novembre 1961, Dizzy Gillespie, toujours passionné de musique latine élargira son répertoire à la musique brésilienne en interprétant, cette fois sur la scène du théâtre de l’Olympia, Pau De Arara, la composition de Guio de Morais et Luiz Gonzaga et Desafinado, le standard d’Antonio Carlos Jobim dont Stan Getz fera un succès planétaire.
Placés ainsi au cœur de l’action, les spectateurs français eurent la chance d’assister à deux concerts historiques restitués ici dans les meilleures conditions à partir des archives de l’époque. »
Par Alain TOMAS – COULEURS JAZZ