« Aussi improbable qu’irrésistible » Paris Move

« Dans le registre de la reprise et de l’adaptation décalée, la Maison Frémeaux disposait déjà à son catalogue des inénarrables Pink Turtle. La voici qui propose à présent ce Macadam Farmer, ayant davantage à voir avec Hayseed Dixie (pour ses références agro-sudistes) qu’avec Paul Mauriat. Sous un layout délibérément kitsch et chic signé Ben Hito (ci-devant auteur dûment célébré de maints affiches et flyers des circuits roots, ska & blues), ce quintette français passe en effet à la moulinette bluegrass des Appalaches (banjo, sousaphone, washboard, mandoline, guimbarde, harmonica et ustensiles divers) une dizaine de tubes pop de la fin des seventies jusqu’aux années nonante. Du “Girls Just Want To Have Fun” de Cindy Lauper au “Born To Be Alive” de Patrick Hernandez, en passant par le “Tainted Love” de Soft Cell et Gloria Jones, “Take On Me” de A-Ha, “Rasputin” de Boney M, “Bette Davis Eyes” de Kim Carnes, “Owner Of A Lonely Heart” de Yes, “That’s All” de Genesis, “Heart Of Glass” de Blondie et “Personal Jesus” de Dépêche Mode, la pochade ne s’en avère pas moins méticuleusement troussée. Rencontre aussi improbable qu’irrésistible entre le “Deliverance” de John Boorman et “Saturday Night Fever” sur un dance floor impromptu dressé au fond de la cambrousse, Macadam Farmer instaure ainsi la boule à facettes au milieu de votre cheptel laitier. Double ration de moonshine et de cancoillotte pour tout le monde ! »
Par Patrick DALLONGEVILLE – PARIS MOVE