« La chanteuse affirme son désir personnel de liberté » par Travellingue

« Do Montebello célèbre des grands airs rendus célèbres au cinéma avec B.O Paradiso. Elle y glisse au passage trois chansons originales, mais qui ne dépareillent pas dans l’univers sonore d’un disque propre à rallumer des souvenirs sur l’écran noir de nos nuits blanches.

Après deux albums inspirés de sa vie de cœur « marquée par le Brésil », Do Montebello change de cap pour célébrer des chansons inspirantes du cinéma, comme Les Moulins de mon cœur, Smile, qui renvoie à l’univers de Chaplin, La Chanson d’Hélène, sur les mots d’un Jean-Loup Dabadie.. Une manière de célébrer des compositeurs familiers du grand écran : de Francis Lai à Cole Porter en passant par l’incontournable Michel Legrand. Sur son site, elle explique les raisons de ce choix musical : « Parce qu’une chanson de Cinéma c’est une cascade de souvenirs, elle nous ramène à ce lieu intérieur où défilent sur le ruban cinématographique une histoire, un vécu, nos vies, la vie »

Au passage, elle livre dans des chansons originales, mais qui auraient pu accompagner des images, quelques notes plus intimes dont la chanson, Alger, rue Debussy, où elle évoque poétiquement son enfance en Algérie et ces lettres lumineuses du cinéma Debussy qui annonçaient le titre du film : « On glisse avec elle/ Au fil du trottoir/ Rue Debussy, le soir/ Le cinéma clignote/ « Love Story »/ « Sacco et Vanzetti »/ En lettres rouges/ Et ma chambre qui bouge. »

Musicalement, dans cette promenade non dénuée de nostalgie, Do Montebello a su bien s’entourer et, autour de l’accordéon virtuose de Marc Berthoumieux, qui a assuré la direction artistique de l’album et ses arrangements, il y a du beau monde : que ce soit les guitaristes Sergio Farias, enfant du Nordeste brésilien ; Hervé Morisot, un autre guitariste ; le bassiste Ricardo Feijão ou encore le batteur Christophe de Oliveira. Entre autres.

Bien entourée, Do Montebello prouve avec ce troisième album en forme de flashback cinématographique sa capacité à passer d’un genre à l’autre, et à marier sa voix mélodieuse à bien des univers, et bien des rythmes. Tout en s’ouvrant à d’autres horizons comme ce Augustou, un hommage à un vieux paysan du sud Rouergue aveyronnais comparé à Chaplin dans sa manière de vivre en liberté. « Même si le monde tourne à l’envers/ Toi mon poète aux pieds sur terre/ Tu vas aux chemins sifflotant/ Amoureux des assauts du vent. » Une manière aussi pour la chanteuse d’affirmer son désir personnel de liberté. »

Par François CARDINALI - TRAVELLINGUE