« Voici un superbe bouquin qui devrait passionner tous les amateurs de musique, quelles que soient leurs préférences. Il s’agit de jazz, de blues, mais aussi de toutes les musiques actuelles dans lesquelles les percussions et l’avènement de la batterie ont une importance primordiale. Et tout ceci se passe dans notre chère “Crescent City”. L’auteur Guillaume Nouaux est batteur, compositeur, chef d’orchestre de jazz et, en tant que pédagogue, il est reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes du genre en Europe. Il a mené une véritable enquête de détective pour retrouver les traces des premiers batteurs à New Orleans en se fixant une limite : ceux nés avant 1905 . Il y a les géants les plus connus comme Baby Dodds (dont le frère Johnny fut l’un des plus grands clarinettiste du jazz), Paul Barbarin et Zutty Singleton qui ont droit à un chapitre chacun et dont les noms reviennent souvent, mais aussi une foule de batteurs dont les noms sont plus ou moins tombés dans l’oubli et qui revivent ici avec de nombreuses anecdotes : John Robichaux Sr, Jean Vigne, Alfred Louis Jeager, Papa Jack Laine, John Mc Murray, Louis Cottrell, Henry Zeno, Walter Brundy, Mike Stephens, Ernest Trepagnier, Dave Bailey, Henry Martin, Joseph Lindsay, Abbey Foster, Josiah Frazier et bien d’autres dont Baby Lovett qui s’installa plus tard à Kansas City et qu’on peut voir dans un excellent film avec Big Joe Turner, Count Basie et Jay Mc Shann : The last of the blue devils (1979). On voit aussi comment la batterie s’est imposée éléments par éléments : la grosse caisse, puis la caisse claire qui vient d’une évolution du tambour militaire, les cymbales, les toms, les pédales, woodblocks, cloches, baguettes, balais et il est plaisant de savoir que la plupart de ces musiciens ont débuté en s’entrainant avec des bâtons, des casseroles, des fourchettes et autres objets de cuisine ! (…) Nous avons donc ici un très beau livre, très plaisant à lire, à ranger à côté du récent « Un Noël de Jelly Roll Morton » et « Deux petits bouts de bois » d’Alain Gerber qui le compléteront de belle façon et, si on peut trouver en plus « Écoutez moi ça » de Nat Shapiro et Nat Hentoff (Edition Buchet Chastel) et « Ma vie à La Nouvelle Orléans » par Louis Armstrong (Editions Coda 2006) plus « Mister Jelly Roll » par Alan Lomax chez Flammarion (1964) et les CD : « New- Orleans Revival » (FA 5135) et « Jazz in New-Orleans 1916- 1944 » (FA 039) et quelques CD de Johnny Dodds, de Jelly Roll Morton et de King Oliver, alors ce sera le bonheur ! »
Marin POUMEROL – ABS MAGAZINE