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« Les tiraillements intérieurs de l’artiste torturée » par Soul Bag
Catégories : Article de presse ( Article de presse )[…] En 1982, la promesse de la chanson de la chanson de Judy Collins s’est réalisée : Nina Simone enregistre en France un disque que Frémeaux & Associés réédite cette année en CD. Les rythmes sont souvent caribéens, le fantasque Paco Sery est aux percussions, quelques synthés font leur apparition. Depuis sa version de Ne me quitte pas en 1965, on sait que la langue de Molière sied bien à celle qui a choisi son nom de scène en référence à Simone Signoret. Ici, on tient sans doute l’unique version française du spiritual Balm in Gilead et Vous êtes seul, mais je désire être avec vous résume avec une maladresse touchante les tiraillements intérieurs de l’artiste torturée. Ce disque […] dans la discographie de Nina Simone est cependant peut être l’un des meilleurs de sa douloureuse fin de carrière.Julien CRUÉ - SOULBAG
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« L’essayer c’est l’adopter » par Soul Bag
Catégories : Article de presse ( Article de presse )La chaîne Mezzo a récemment diffusé une petite partie de ce concert de 2006 du plus célèbre des quartettes religieux afro-américains, mais ce DVD en restitue l’intégralité et fête le 75eme anniversaire du Golden Gate Quartet et sa dernière tournée internationale, les deux plus anciens membres (Clyde Wright et Paul Brembly) aspirant à une retraite bien méritée. Clyde Wright et ses complices ont concocté pour le public de Vienne un programme de morceaux traditionnels relevant surtout du domaine des negro spirituals (inspirés par l’Ancien Testament) et aussi des compositions de Wright, dont certaines peuvent être considérées comme des gospels songs, puisque se référant soit aux évangiles, soit à la vie courante (Higher Ground, My ay, Hammering, Child Of God). Le public a été conquis, à juste titre, par la beauté des arrangements et des harmonisations dans lesquelles sont passés maîtres les deux ténors (Clyde Wright – entré dans le quartet en 1954 – et Franck Davis), le baryton (Paul [...]
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« Composée avec maestria » par Lire
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Arrêtons nous sur la première des deux nouvelles : « Le licencié de verre ». Rodaja, jeune homme misérable, n’a qu’une obsession : apprendre. Deux gentilshommes, étudiants à Salamanque, l’ayant croisé en chemin, lui proposent de le prendre à leur service et de financer ses études. Pris en charge durant trois ans, notre héros se laissera tenter par un grand périple qui le conduira en Italie et en Flandres. A son retour, une femme, objet de toutes les convoitises masculines, succombe à son charme et à son intelligence. Rodaja reste impassible. Elle tente alors de le rendre amoureux par un mets qui manque de le faire mourir : au sortir d’un long coma, notre héros se croit en verre. Il est inapprochable. Plus : infréquentable. L’homme fragile ne cesse de dire ses quatre vérités au monde…Cette nouvelle, composée avec maestria, est une fable que sert merveilleusement le talent de Michel Bouquet qui donne au regard de Cervantès sur le monde, à sa phrase, la puissante avidité du buvard.J. [...]
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Accordéon, Musette Virtuoses à Paris 1944-1954 par Jazz Magazine
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Pour cette troisième anthologie chez Frémeaux, Dany Lallemand prend le relais du regretté Didier Roussin, hélas sans sa capacité à créditer les accompagnateurs. Les premiers accordéoniste de la série sonnent bien corny aux yeux de l’amateur de jazz pour qui les choses sérieuses commencent avec La Rabouine de Louis Ferrari, monument de la valse swing probablement accompagné par le guitariste Didi Duprat, et avec les folles angularités de Volubilis d’Emile Carrara (que ressuscitera la Campagnie des musiques à ouïr). Après-guerre Gus Viseur et surtout Tony Murena renoncent au jazz au profit des musiques typiques, cédant parfois aux pires penchants de l’accordéon populaire. Et seul le trop rare Charley Bazin l’ose encore sur After You’ve Gone. C’est Jo Privat, sous influence manouche et accompagné des frères Ferrety, qui reprend le flambeau de la délicate et ingénieuse valse swing (Mystérieuse, Valse Fantôme). Suivent son exemple Freddy Balta (Parlons notes), Marcel Azzola (la très mo [...]
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« Le trio à quatre » par Jazz Hot
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Le guitariste Marc Fosset et l’accordéoniste Jacques Bolognesi (qui fut longtemps tromboniste, à l’époque où jouer de l’accordéon était assimilé à un vice honteux) viennent d’inventer, à défaut de la quadrature du cercle, le trio à quatre. Il leur suffisait d’avoir à la contrebasse tantôt Jean-Luc Ponthieux, tantôt Pierre-Yves Sorin. Sur ces fondations hyper-solides, ils ont construit, avec humour et inventivité, tous les quatre, des airs emplis de discrétion et de goût. Marc Fosset s’est fendu d’un hommage à Néné (Mailhes, sans doute), un autre à Hermeto (Pascoal, certainement), Bolognesi à son père et à B.B. (Brigitte ou bien une autre ? Il y a tant d’autres B.B. qu’on a pas oubliées), Pierre-Yves Sorin à Sacha (Distel ou Guitry ?). Ce CD est un kaléïdoscope où chacun peut être touché par la fraîcheur de cet accordéoniste élégant qu’est Jacques Bolognesi et par la virtuosité de l’ancien compagnon de route de Stéphane Grappelli, le grand Marc Fosset qui nous fait découvrir qu’en [...]
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« Pour la préservation de la planète » par Lire
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Hubert Reeves est le savant qui a fait aimer la science – et une des plus exigeantes, l’astrophysique – aux Français, et à tous les francophones. Refusant de s’enfermer dans sa tour d’ivoire, refuge facile pour ceux qui estiment que leur discipline est trop ardue pour le grand public, ce natif du Québec aux allures de druide, avec sa barbe blanche et ses yeux très bleus, a toujours eu le goût de communiquer. Avec ses élèves et ses thésards, quand il était au Centre national de la recherche scientifique et à l’Observatoire de Meudon, planchant sur l’origine des éléments chimiques dans l’Univers, un des thèmes les plus captivants de ces dernières décennies. Avec les téléspectateurs, quand il commentait la vie cachée de notre galaxie, lors de La Nuit des Étoiles, ce show annuel du milieu du mois d’Août, qui a fait découvrir le ciel à des millions d’amateurs. Avec sa voix chantante – ce qui lui reste d’accent québécois – Hubert Reeves a su rendre familière la vie des planètes et des é [...]
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« Explosif et beau » par Jazz Hot
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Un accordéon-clavier et un cymbalum comme pièces maîtresses d’un orchestre de jazz fusion, ça peut paraître curieux. On est intrigué, mais comme il y a la virtuosité tsigane derrière et la fougue des musiques folkloriques roumaines comme inspiration, on passe tout de suite à l’intérêt, puis à l’admiration. J’ai employé le concept de jazz fusion, malgré toutes les ambiguïtés qu’il comporte, car s’il s’agit d’un traitement jazz de musiques presque symphoniques (chœur, violons ou autres). On voit le salmigondis à la Kusturica que cela peut donner. Un salmigondis explosif et beau. C’est aussi une des caractéristiques de ce CD. Il est toujours beau. Parfois, ça sonne comme du Richard Galliano (« Etno-Fonia »), parfois comme du Borodine même de musica antiqua (« Barbu Lautaru »). Il y a aussi du swing manouche Mittel-Europa (Bohemian Swing, avec Doudou Cuillérier et Christophe Lartilleux), aussi bien que de la fanfare balkanique. Raluca Dragoi chante et on est transporté chez une Melin [...]
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« Tout le talent du jazzman Al Lirvat » par Le Journal du Dimanche
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Il était une fois, à Paris, au cœur de Pigalle, une brasserie pittoresque où, pour le prix d’une bière pression, on pouvait déguster, sans modération, jusqu’au bout de la nuit, un jazz explosif sous l’impulsion du tromboniste guadeloupéen Al Lirvat entourés de musiciens également domiens. Cette brasserie où se côtoyaient, dans une ambiance détendue et joyeuse, soldats américains, prostitués et jazzophiles se nommait « La Cigale ». Pendant vingt ans, de 1955 à 1975, cette boite, aux parfums de Harlem, fut un haut lieu du jazz de la capitale. Al Lirvat s’est éteint, voici un an, à l’âge de 91 ans, après avoir enregistré un centaine de disques, soixante-dix-huit-tours et microsillons, des trésors aujourd’hui introuvables. Raison de plus pour acquérir l’album qu’il a gravé à Paris, en 1955, à la tête de son orchestre de La Cigale où figurent, exceptionnellement, le fougueux saxophoniste américain Benny Waters à la fois disciple de Bechet, de Hawkins. Une réédition que l’on doit aux Ed [...]