« De l’art pur » par C’est du livre ou du bon

« De, 1928 jusqu’à 1970, date de son départ de façon inusitée sur la chaise d’un dentiste, le saxophoniste alto Johnny Hogdes surnommé «  rabbit » fut l’un des piliers du grand orchestre de Duke Ellington. Sonorité unique dans l’histoire du jazz, reconnaissable dès les premières mesures, son phrasé, sa délicatesse tout comme son sens de l’improvisation en firent un maitre hors catégorie.  Il s’aventura peu hors du giron ellingtonien (1950-1955) et cette nouveauté devant public se situe lors d’une rare tournée européenne qui culminera au Sportpalast de Berli sous la forme d’un disque double (Pablo) qui vaut encore son pesant d’or. Ayant rameuté ses copains : Aaron Bell, contrebasse, Lawrence Brown, trombone, Harry Carney, saxophone baryton, Ray Nance, cornet, violon et chant, Al Williams et le redoutable batteur Sam Woodyard, cette tournée fut un pot–pourri tiré du répertoire Ellington, avec une exception : Blues for Madeleine, écrit par le saxophoniste. Celui que le saxophoniste Charlie Parker surnomma «  le Lilly Pons du jazz » fit honneur à sa réputation. Tout est impeccable, imbriqué, classique dans son essence, et, jamais démodé. Comme le dira si bien son chef d’orchestre dans ses mémoires : « Il s’exprime tel qu’il le souhaite avec son instrument (…) et vous pouvez dire que c’est de l’art pur ». »
Par Christophe RODRIGUEZ – C’EST DU LIVRE OU DU BON