Il a longtemps été un secret bien gardé de ce côté-ci de l’Atlantique mais a joui au Brésil d’une immense réputation. A la fois comme instrumentiste accompli puisqu’il a révolutionné le jeu du bandolim, une mandoline tropicale dont il tire mille expressions et qu’il a sorti de son rôle de pur accompagnement. Mais aussi comme un grand de la musique populaire brésilienne, aux côtés de l’immense Pixinguinha qui surgit dans une précieuse archive inédite en conclusion de recueil. Parti du choro – fusion de l’identité musicale du Nordeste et de la tradition mélodique européenne latine – pour s’avancer vers le samba en incorporant les influences du boléro et de ce qui deviendra la bossa-nova (il meurt en 1969). Jacob do Bandolim ne rechignera pas non plus à improviser, fort de sa précision rythmique et d’une expressivité mélodique inouïes. Généreusement présentées par Teca Calazans et Philippe Lesage, ces vingt-sept plages sont indispensables à qui s’intéresse à la musique brésilienne et à la grande noblesse des expressions populaires.
Par Bruno GUERMONPREZ – JAZZ NEWS