« Solo Flight ». Beaucoup considèrent cette pièce comme l’acte de naissance de la guitare jazz moderne pour le solo qu’y improvise Charlie Christian, pourtant au sein d’une des formations les plus emblématiques de la Swing Era : le big band de Benny Goodman. A l’époque dès qu’il n’est pas requis par son patron, le guitariste passe ses fins de nuit à Harlem, au Minton’s Playhouse, où les jeunes loups du moment (Kenny Clarke, Thelonious Monk, Dizzy Gillespie…) expérimentent ce que l’on appellera bientôt le bebop. Soir après soir, il y expérimente une approche mélodique de la guitare qui tranche avec celle de ses prédécesseurs et dont on retrouve les caractéristiques dans ce « Solo Flight » que l’arrangeur Jimmy Mundy de Benny Goodman lui a confectionné sur mesure. Dominant l’orchestre grâce à l’usage nouveau de l’amplification, Charlie Christian y délivre un solo que tout guitariste de jazz se doit de connaître par cœur.
Par L.F. – JAZZ MAGAZINE