« Précieux trésors pour l’Histoire du Jazz » par Jazz Mania

« Qu’évoque le nom de Sidney Bechet pour les moins de soixante-dix ans ? « Petite Fleur », et puis ? Et si on vous dit que Coltrane a étudié le son de Bechet, que Ellington l’a engagé dans son orchestre dans les années 20, qu’il a provoqué de véritables émeutes dans les salles parisiennes – deux millions de francs de dégâts après son passage à l’Olympia en 1955, sept blessés… La Bechetmania est sans limites dans les années cinquante. C’est de cette décennie que datent les concerts rassemblés sur les trois galettes « Live in Paris » dans l’incontournable collection des « Frémeaux & Associés » : la salle Pleyel, l’Olympia surtout, mais aussi le Théâtre Cyrano à Versailles, et, plus proche de nous, l’Exposition Universelle de Bruxelles en 1958 (pour ce concert, Bechet est entouré exclusivement de musiciens américains : Buck Clayton à la trompette, Vic Dickenson au trombone…). Le ton est donné dès l’entrée de l’orchestre, le public en plein délire accueille les musiciens sous les cris et les applaudissements qui vont crescendo selon la notoriété des arrivants : la palme revient à Claude Luter, mais il y a aussi Guy Longnon, Benny Vasseur… Incontournables « Petite Fleur » (trois versions), « Les Oignons », « Saint Louis Blues », « Muskrat Ramble », ces trois concerts enregistrés entre 52 et 58 sont de précieux trésors pour l’Histoire du Jazz, et les notes du coffret regorgent d’anecdotes. Tout aussi indispensable que le sont les films de Chaplin, les romans de Camus, ou les tableaux de Picasso. »
Par Jean-Pierre GOFFIN – JAZZ MANIA