« Se lit avec plaisir et curiosité » par Jazz Mania

« Aussi chez Frémeaux & Associés, sort début septembre l’autobiographie de Martial Solal « Mon siècle de Jazz ». A la sortie de l’album « Live à Gaveau » en 2019, Martial Solal nous avait confié ne plus avoir pour ainsi dire touché son piano depuis ce concert. Peut-être l’envie d’écrire le titillait déjà à l’époque, qui sait ? Voici en tout cas en 153 pages une autobiographie préfacée par Alain Gerber. De Alger en 1942 à sa passion aujourd’hui pour les petits trains électriques, Martial Solal écrit sa vie, de musicien principalement, avec une verve naturelle qui ferait presque croire à un entretien oral tant le ton y est plus celui de la conversation-souvenir que celle d’un livre prémédité. D’une maîtrise extraordinaire sur l’instrument, Martial Solal se révèle aussi surprenant et inspiré dans l’écriture : anecdotes savoureuses (ses rencontres dans les clubs parisiens), petites « piques », rencontres, concerts, petits apartés … L’écriture est vive et, oserait-on dire, quasi improvisée, passant parfois d’un sujet à l’autre avec vivacité et sans se soucier d’une quelconque chronologie. Martial Solal écrit comme il joue du piano. Petit cocorico belgo-belge, les noms de nos icônes des années 50/60 reviennent à plusieurs reprises : René Thomas, Bobby Jaspar, Sadi, Toots… des musiciens que le pianiste appréciait plus pour leur musique que, pour certains, leur mode de vie. Martial Solal n’oublie personne ni aucun lieu : les concerts en club ou dans les plus grandes salles, les rencontres (mais qui donc n’a-t-il pas côtoyé ?), les amitiés, entre le Village Vanguard et le Blue Note parisien… Des anecdotes, des rencontres, des plaisirs, mais aussi des positions bien tranchées sur l’évolution du jazz, ce livre écrit en quelques semaines se lit avec plaisir et curiosité. »

Par Jean-Pierre GOFFIN – JAZZ MANIA