« Un solide travail de collectionneur » par Chants Songs

Ce coffret propose quelques raretés de l’univers du fou chantant, notamment un récital au Japon, et des interprétations un peu oubliées d’autres artistes. Un solide travail de collectionneur.

Ce nouveau coffret de L’Intégrale Charles Trenet est dédié à Daniel Nevers, disparu en mars 2022, et qui a assuré cette collection depuis 1996. Ce numéro 13 reste fidèle à l’esprit de son créateur avec des coups de projecteur sur Trenet, déjà artiste établi et reconnu, mais qui vit le cap de la quarantaine, il était né en mai 1913 à Narbonne on le sait, et tente de se départir de l’image du « Fou chantant », tout en restant un artiste toujours dans le coup.

Comme le rappelle le livret (toujours) riche de cette collection, c’est le moment où Trenet retire son célèbre chapeau en scène et on remarque sa prestation nu-tête de l’Alhambra, en janvier 1958. C’est le début d’un long combat de l’artiste qui rêve de cesser de vieillir pour rester en phase avec la jeunesse. Deux indices le prouvent : en 1954, en pleine tournée Pernod, il corrige lui-même son regard sur ses affiches d’un coup de pinceau. Cinq ans après, la chirurgie esthétique lui permet de corriger ses paupières.

Et ce coffret alors ? Les curieux de la chanson seront sans doute comblés avec notamment le récital donné au Japon en mars 1959 à Tokyo à la salle Hibiya. On peut percevoir la ferveur du public japonais, particulièrement sensible aux versions dans leur langue nationale de L’Âme des poètes, et que l’artiste introduit, et de La Mer, que Trenet a fait transcrire phonétiquement. Il note même à l’époque : « Celle que l’on fredonne le plus est « Berceuse » qui est bien loin de compter parmi les succès parisiens. »

 

Par François CARDINALI – CHANTS SONGS