« Un tour d’horizon riche en enseignements. » par Chant…Songs

« "La Voix Germanique" redonne sa place au chant allemand et à ses dimensions poétiques, qui connut son apogée au XIXe siècle avant de connaître quelques soubresauts le siècle suivant quand le jazz se glisse dans le lied, quand le musical connaît ses heures de gloire, tout comme les musiques de cabaret. L’ambition de cette anthologie est de condenser en deux albums les compositeurs marquants de ce genre et qui sont, soit allemands, comme Richard Strauss, Kurt Weill, soit autrichiens, tels Franz Schubert, Gustav Mahler… Des auteurs qui, comme le rappelle le livret toujours très fourni de la collection ont tenté de marier poésie et musique. Et de rappeler la réflexion de Léo Ferré qui disait : « Je ne crois pas tellement à la musique des vers, mais à une certaine forme propice à la rencontre des vers et de la mélodie. Je ne crois pas à une collaboration, mais à une double vue, celle du poète qui écrit, celle du musicien qui ensuite perçoit des images musicales derrière la porte des paroles. »

Symbole d’un art populaire mais propagé par la bourgeoise à laquelle il était destiné, ce lied allemand évoque des gens du commun, des petites gens, ainsi avec le vagabond, le héros du Winterreisse, de Schubert, un compositeur-clef largement présent dans cette anthologie comme le magnifique chant Der Leiermann. Il fut composé à Vienne en 1827 sur des poèmes de Müller et sera donné pour une part après la mort du musicien, un an plus tard.Plus avant, avec un Kurt Weill, le but de l’artiste est d’illustrer un engagement franc, comme en témoigne son célèbre Opéra de quat’sous dont Bertold Brecht signa les textes.

Ces lied ont bénéficié aussi de grands interprètes et on le peut mesurer avec la version de Im Abendrot, de Richard Strauss, chanté par Elisabeth Schwarzkopf ou de Christa Ludwig dans des extraits du Tristan & Isolde, de Wagner. Sans oublier l’inoubliable interprète de Lili Marlene : Marlene Dietrich.

Par ces rapprochements, au-delà des genres, La Voix Germanique montre à quel point cette inspiration germanique fut riche et profonde. Et que les talents de ces compositeurs au piano ont permis un type spécifique dans le langage des harmonies. Un tour d’horizon riche en enseignements. »

Par François CARDINALI – CHANTS SONG