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« Loin des clichés et des lieux communs » par Regards
Catégories : Article de presse ( Article de presse )« Lorsque le jazz commença dans les années 20 à se diffuser à travers les Etats-Unis (et pour tout dire dans le public « blanc »), puis dans le monde, les influences africaines étaient évidentes aussi bien dans la tête des artistes qu’aux oreilles européennes qui découvraient cette nouvelle « musique » (parfois avec beaucoup de mépris comme Théodore Ardono). Toutefois ces musiciens pas encore désignés d’afro-américains n’étaient pas épargnés par la vision fantasmée et raciste d’un espace géographique sauvage, comme dans les « Tarzans » à la mode Johnny Weissmuller, dominé par l’esprit de la Jungle ou les hommes auraient conservés une certaine « animalité ». Néanmoins au fil du temps la prise de conscience s’aiguise, et la « redécouverte » du continent dans sa diversité et sa profondeur civilisationnelle (Night in tunisia de Dizzie Gillepsie »), ainsi que de son influence sur la culture des descendants d’esclaves (Mardi Gras in New Orleans par Fats Domino), teintent désormais de pl [...]
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« Un monde musical fascinant » par ABS Magazine
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Il fallait bien qu’un jour on s’intéresse enfin au rythm & blues qui se développa dans les Caraïbes anglophones, la Jamaïque en particulier, influencé par ce qui se passait à Miami (à deux heures d’avion), à New Orleans et aussi à Memphis dans les années 50 et 60 (*). Le mouvement Rastafari et les tambours liturgiques rastas entrent dans la danse et une foule de musiciens locaux suivent les traces des musiciens US de R&B comme Professor Longhair, Ray Charles, le duo Shirley & Lee, Roy Brown, Fats Domino, Jackie Brenston, Wynonie Harris (Denzil Laing reprend ici son Bloodshot eyes) et bien d’autres encore : il faut écouter, entre autres, Theophilius Beckford dans easy snapping, Laurel Aitkin dans Hey Bartender, Owen Gray dans Cutest Little Woman, Higgs & Wilson dans Manny Oh, etc. Des musiciens de grand talent se révèlent comme Ernest Ranglin à la guitare (Jack & Jill Shuffle), T. Beckford au chant et au piano (She’s gone), Roland Alphonso au sax (Pink Lane Shuffle), Derrick Morgan [...]
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« Une éclatante passion » Par les Inrockuptibles
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Sujet gouleyant, déjà traité par Tony Gatlif dans sa semi-fiction « Swing » : le jazz manouche, somme toute la seule catégorie du jazz spécifiquement française. D’ailleurs, ce documentaire devrait s’intituler « Les fils de Django », tant l’influence du génial Django Reinhardt s’avère essentielle dans ce courant. Les musiciens manouches auxquels ce film est consacré (Ninine Garcia, Tchavolo Schmitt, Angelo Debarre et Moreno) sont des adeptes de cette légende de la guitare, et poussent l’identification jusque dans leurs moustaches crayon soigneusement entretenues. (...)Par Vincent OSTRIA – LES INROCKUPTIBLES
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« Mais d’abord du swing ! » par Le Canard Enchaîné
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Il y a Angelo, l’austère, le travailleur, le gardien du Temple. Moreno, séducteur en diable, endimanché tous les jours, qui tchatche comme il rigole. Ninine, le plus moderne, le plus ouvert à cette société pourtant un peu fermée. Et Tchavolo, poète virtuose, libre comme l’air, capable d’improviser, sans prévenir, un duo avec l’océan (si, si !). Sur ces attachants manouches guitaristes plane l’ombre de Django Reinhardt, au génie toujours inexpliqué-« En Egypte, on n’a jamais su comment ils avaient fait les pyramides. Django, c’est pareil », résume Moreno. Une magie dont ils se font les héritiers inspirés et généreux, peu importe qu’ils jouent derrière une caravane ou devant 3000 gadjés. Cinq ans ont été nécessaires au documentariste Bruno Le Jean pour croiser les portraits et les prouesses scéniques de ces quatre garçons dans le vent de liberté. Comme eux, son film a du souffle, du cœur, du chien. Mais d’abord du swing !Par D.J. – LE CANARD ENCHAINE
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« D’une fraîcheur enivrante » par l’Humanité
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Tandis que frappe l’ostracisme contre les gens du voyage, le film « les Fils du vent » de Bruno Le Jean, s’avère vital. Ni discours militant ni misérabilisme. Mais en humble star, la dignité d’un peuple, qu’incarnent ici Angelo Debarre, Ninine Garcia, Tchavolo Schmitt et Moreno, guitaristes prodigieux. Ninine fait les présentations : « Angelo, c’est le scientifique. Moreno, très touchant, c’est une brute avec un cœur d’enfant. Et quand Tchavalo joue, on dirait une roulotte qui passe ». De Ninine (mentor de Thomas Dutronc), ses amis disent qu’il est « entre les deux », alliant mémoire et modernité. La dure réalité est montrée par touches ingénieuses, en osmose avec la pudeur des hôtes. Astreinte du carnet de circulation, pas d’eau courante dans les rares aires d’accueil, camps en bord d’autoroute… D’une fraîcheur enivrante, le documentaire offre à la musique un trône de reine. Le fameux swing manouche se fait hymne de résistance, pacifique, allègre.Par Fara C. – L’HUMANITE
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« La musique est une manière de vivre et un moyen d'existence » par Télérama
Catégories : Article de presse ( Article de presse )« Angelo, Moreno, Ninine et Tchavolo sont guitaristes et manouches. Guitaristes parce que manouches. Pour eux, la musique est une manière de vivre et un moyen d'existence. Le seul, disent-ils, un peu amers, que leur laissent les gadjos, qui viennent les applaudir en concert. Et les fils de certains, déjà, sont prêts à perpétuer cette tradition et font des boeufs avec leurs pères, assis sur des pliants devant leurs caravanes... Bruno Le Jean s'accorde à leur âme musicale : son documentaire laisse la part belle à ce jazz manouche enivrant. En public, bien sûr, mais aussi lors d'un anniversaire familial qui devient un vrai spectacle, une célébration joyeuse et tendre. Joli moment de recueillement poétique, aussi, lorsqu'il filme Tchavolo Schmitt, issu de l'école alsacienne de jazz manouche, découvrant pour la première fois la mer avec un regard d'enfant et accordant sa guitare au bruit des vagues... Chose rare pour ces gens du voyage qui ont appris la méfiance, ils confient leurs con [...]
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« Une belle leçon d'humanité » par Les Echos
Catégories : Article de presse ( Article de presse )« A l'heure où la Cité de la musique célèbre Django Reinhardt, « Les Fils du vent » offrent une contre-plongée dans la « Gitanie » d'aujourd'hui. Au départ, il y a huit ans, quand Bruno Le Jean a proposé aux quatre guitaristes de les filmer, ils étaient plutôt réticents. Finalement, ils ont accepté « car ils voyaient en moi une reconnaissance », dit le réalisateur, qui les a suivis durant cinq ans, accumulant cent vingt heures de rushes. De la Chope des Puces de Saint-Ouen aux files de caravanes parties sur les routes à la recherche d'un point d'eau ou d'une prise d'électricité en passant par le festival de jazz de Samois-sur-Seine, les quatre guitaristes, brillants héritiers de Django, servent de guide à une approche sincère du monde manouche. Il y a Angelo Debarre, méfiant de nature, très attaché aux traditions et à l'itinérance, le plus politique, aussi ; Moreno, qui a renoncé à la caravane pour s'installer dans un deux-pièces parisien, et qui râle volontiers contre les clichés [...]
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« Savoir jouer ensemble, c'est pouvoir vivre ensemble » par Le Monde
Catégories : Article de presse ( Article de presse )« Entre les caravanes, sur scène ou dans la rue, Bruno Le Jean a suivi pendant cinq ans leur quotidien peu ordinaire, où chaque instant trouve une mélodie propre. Sur les cordes de la guitare, les doutes s'apaisent, les joies se célèbrent, le quotidien se rythme. Seuls les mots importants sont dits : on y parle calmement des incertitudes liées à une statut politique complexe, de la dévotion sans bornes que l'on doit à sa famille, de cette musique que l'on aime inconditionnellement et tous les jours. S'il refuse constamment de prendre une forme polémique, le film de Bruno Le Jean est pourtant au service d'une cause brûlante qui excède largement le cadre du documentaire musical. Dans l'actualité socio-politique, donner la parole aux gens du voyage, c'est donner la parole à la défense dans un vaste procès où la musique semble n'avoir aucun rapport avec les débats. Mais l'un des points forts des Fils du Vent tient à sa capacité à conserver un calme déconcertant, semblable à celui que [...]