« (…) Commençons par deux de ces rééditions dont Frémeaux & Associés se sont fait une spécialité. Toutes témoignent de la complémentarité et, pour tout dire, de l’excellence d’un tandem qui a fait ses preuves, celui d’Alain Gerber et d’Alain Tercinet. Leurs livrets sont des modèles d’exactitude et de brio, souvent imités, jamais égalés. Il convient ici de rendre hommage à ces spécialistes qui n’ont pas leurs pareils pour extraire de l’œuvre d’un musicien la quintessence. (…) Autre musicien qui a marqué l’histoire du jazz, Elvin Jones. L’album qui lui est consacré et qui bénéficie du concours des deux mêmes commentateurs couvre les années 1956-1962, soit une période féconde au cours de laquelle le batteur brille aux côtés du ténor belge Bobby Jaspar, des pianistes Tommy Flanagan, et Barry Harris, de John Coltrane, dans le grand orchestre de Gil Evans, puis associé à McCoy Tyner et Jimmy Garrison au sein d’une section rythmique devenue historique (la version d’Impressions de Coltrane démontre ici sa valeur). On le retrouve, en 1962, à la tête de son propre sextette où figurent aussi ses deux frères, Thad le trompettiste, et Hank le pianiste. Il ressort de ce tour d’horizon que ce musicien « hors normes » (l’expression, pour une fois, prend tout son sens) n’a jamais, quel que soit le contexte, abdiqué la personnalité fougueuse qui a fait de lui le maître incontesté de la polyrythmie. « Un magicien fou, écrit Alain Gerber, qui avait réussi à saper les murs de soutènement sans que la maison s’écroule ». »
Par Jacques ABOUCAYA – LE SALON LITTERAIRE
Par Jacques ABOUCAYA – LE SALON LITTERAIRE