" L’intégrale des premiers disques du pionnier du rock Bo Diddley est compilée par l’historien de la musique Bruno Blum. De sa légendaire guitare rectangulaire, Ellas Otha Bates Mc Daniel, alias Bo Diddley (1928-2008), tirait un rythme qui allait changer la musique moderne. Influence majeure des Rolling Stones, ce géant de la musique américaine fait l’objet d’une intégrale passionnante consacrée à ses cinq premières années. Elle est compilée par l’exégète Bruno Blum, qui a aussi écrit l’épais livret qui l’accompagne.
- « Sud Ouest Dimanche ». Blues, rock’n’roll, rhythm and blues, rap… Bo Diddley est-il la racine de toutes les musiques afro-américaines ?
Bruno Blum. Bo Diddley est un original. Il est à part. Il mélangeait tout. Il a beaucoup influencé les groupes de rock anglais des années 1960, mais on en parle surtout parce qu’en Europe les gens ont tendance à résumer le rock aux Rolling Stones et aux Beatles. Mais c’est une musique américaine, et Bo Diddley avait différentes influences : calypso, blues, rock, soul, spirituals, tout ce qu’on veut. Peu de gens connaissent ces musiques-là. Pourtant, beaucoup d’artistes afro-américains partageaient ces influences. Mais Bo Diddley en a fait un truc vraiment à part.
- Humainement, quels étaient selon vous ses principales qualités et ses défauts les plus notoires ?
Il avait de nombreuses qualités. La première, c’était de n’en faire qu’à sa tête et de créer librement. Il n’aimait pas qu’on lui dise ce qu’il devait faire. Il ne buvait pas, ne prenait pas de came et se concentrait sur sa famille et sur sa musique. Ce n’était pas un poseur, c’était un grand artiste. Il m’a invité à jouer avec lui sur scène au Casino de Paris en 1991, j’ai fait presque tout le concert avec lui. C’était le plus beau jour de ma vie. Il a aussi été flic pour pouvoir nourrir sa famille au début des années 1970. Ce n’est pas ce que je préfère chez lui. Mais ça partait d’un bon sentiment : il voulait aider les jeunes délinquants. Il savait parler aux jeunes et était sincère.
- Après Elvis Presley et Bo Diddley, quels prochains artistes allez-vous explorer ?
Je bosse sur Gene Vincent en ce moment. Un coffret consacré aux débuts de James Brown est sur le point de paraître, de même qu’un double CD des Bermudes des années 1950. Enfin, l’anthologie coffret « Voodoo in America »vient de sortir. »
Par Stéphane C. JONATHAN - Sud-Ouest
- « Sud Ouest Dimanche ». Blues, rock’n’roll, rhythm and blues, rap… Bo Diddley est-il la racine de toutes les musiques afro-américaines ?
Bruno Blum. Bo Diddley est un original. Il est à part. Il mélangeait tout. Il a beaucoup influencé les groupes de rock anglais des années 1960, mais on en parle surtout parce qu’en Europe les gens ont tendance à résumer le rock aux Rolling Stones et aux Beatles. Mais c’est une musique américaine, et Bo Diddley avait différentes influences : calypso, blues, rock, soul, spirituals, tout ce qu’on veut. Peu de gens connaissent ces musiques-là. Pourtant, beaucoup d’artistes afro-américains partageaient ces influences. Mais Bo Diddley en a fait un truc vraiment à part.
- Humainement, quels étaient selon vous ses principales qualités et ses défauts les plus notoires ?
Il avait de nombreuses qualités. La première, c’était de n’en faire qu’à sa tête et de créer librement. Il n’aimait pas qu’on lui dise ce qu’il devait faire. Il ne buvait pas, ne prenait pas de came et se concentrait sur sa famille et sur sa musique. Ce n’était pas un poseur, c’était un grand artiste. Il m’a invité à jouer avec lui sur scène au Casino de Paris en 1991, j’ai fait presque tout le concert avec lui. C’était le plus beau jour de ma vie. Il a aussi été flic pour pouvoir nourrir sa famille au début des années 1970. Ce n’est pas ce que je préfère chez lui. Mais ça partait d’un bon sentiment : il voulait aider les jeunes délinquants. Il savait parler aux jeunes et était sincère.
- Après Elvis Presley et Bo Diddley, quels prochains artistes allez-vous explorer ?
Je bosse sur Gene Vincent en ce moment. Un coffret consacré aux débuts de James Brown est sur le point de paraître, de même qu’un double CD des Bermudes des années 1950. Enfin, l’anthologie coffret « Voodoo in America »vient de sortir. »
Par Stéphane C. JONATHAN - Sud-Ouest