Voici le quatrième double volet de l’intégrale d’Yves Montand, saison 1954-58. Comme d’habitude avec Frémeaux il ne s’agit pas de la simple juxtaposition des disques édités, mais de tous les enregistrements disponibles d’une époque. Ce qui nous vaut des extraits d’émission (« Ah ! Si Vous Connaissiez Ma Poule » en radio, imitant Maurice Chevalier comme à ses débuts) et même, tiré d’un reportage, six passages de ses concerts soviétiques en 1956-57, avec la voix de Simone Signoret. Comme certains de ses confrères, au moment de la ressortie d’anciennes chansons (pas tant que ça pour lui), Yves Montand préfère les réenregistrer, ce qui occasionne de nouvelles versions. Deux albums se glissent ici. D’abord « Chansons Populaires De France » en 1955 où, dans un délicieux vieux « françois » (avec des liaisons incongrues pour aujourd’hui), il reprend des airs pour la plupart immémoriaux. Bien avant la chanson autoproclamée « de protestation » des années 60, un peu comme si c’était une nouveauté (!), ont existé des pamphlets, aussi remuants que ceux de Boris Vian, Maxime Le Forestier ou Renaud : anti-guerre (« Le Soldat Mécontent », « Giroflé Girofla »), de désertion (« Chanson du Capitaine »), de misère (« Les Canuts », « La Butte Rouge »), d’injustice arbitraire (« Le Roi A Fait Battre Tambour ») avec en plus récents « Le Temps Des Cerises » et « Le Chant Des Partisans ». Plus dans le même esprit, d’un film de Sacha Guitry, « La Chanson Des Maréchaux » (2 versions), aussi contre la guerre et … Les Parisiens ! Ensuite « 10 Chansons Pour L’Eté », de 1958, dernier album pour Odèon, avant de passer chez Philips, Ce qui va pousser Odéon à littéralement inonder le marché.
Par JUKE BOX
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