« Avec ce volume 6 consacré aux prémices du rock n’roll et concocté sous la direction de François Jouffa et Gérard Herzhaft, on rentre en plein de la fructueuse époque fifties, celle qui allait déferler un véritable raz de marée sur tout une génération de teenagers américains et qui allait placer au rang d’idoles mythiques les Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, ou Chuck Berry... » Serge SCIBOZ – BLUES & CO. Ce disque a reçu la distinction * * * * * Blues & Co
« Avec ce volume 6 consacré aux prémices du rock n’roll et concocté sous la direction de François Jouffa et Gérard Herzhaft, on rentre en plein de la fructueuse époque fifties, celle qui allait déferler un véritable raz de marée sur tout une génération de teenagers américains et qui allait placer au rang d’idoles mythiques les Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, ou Chuck Berry. La France comme à sa fâcheuse habitude connaîtra tout ce petit monde quelques années plus tard par l’intermédiaire du Golf Drouot à Paris, via quelques Chaussettes et une portée de Chats Sauvages. Mais ne brûlons pas les étapes, là nous sommes en 1950, aux Etats-Unis, et Elvis se contente pour l’instant d’écouter du gospel dans les chapelles du Tennessee sans penser une seule seconde aux Jordanaires. Même si sans eux les susnommés ne seraient jamais entrés dans la légende, tous les précurseurs présentés dans cette anthologie par Herzhaft sont injustement restés dans l’ombre, et demeurent de parfaits inconnus pour les néophytes. Alors que ce sont eux, blancs ou noirs, hommes ou femmes, les parents (pauvres) du rock n’roll. Qui a rendu hommage à Gorse Carter, Red Foley, Johnny Lee Wills, Jerry Irby ?… Bien entendu dans ce double CD, on retrouve des noms fort heureusement plus connus des aficionados du blues et du rock n’roll comme Fats Domino, La Vern Baker, Joe Hill Louis, Cousin Joe, ou encore Pee Wee Crayton. A l’écoute de tous ces joyaux venus d’horizons aussi divers que le blues, le boogie-woogie, le jump ou le western swing, je peux vous certifier qu’à cette époque le rock n’roll était déjà né, et qu’il n’était en aucun cas à l’état de gestation pour n’exploser que cinq ans plus tard sous la forme d’une révolution culturelle. Tous les titres ici présents swinguent du feu de Dieu, et c’est d’une évidence aveuglante, Bill Haley n’a rien inventé. Hélas pour ces véritables pionniers, le rock n’roll n’était pas encore devenu un phénomène de société, et n’avait pas encore trouvé son Elvis pour le rendre universel en reprenant souvent des classiques d’un certain Arthur "Big Boy" Crudup "My baby left me", "That’s all right mama !", etc… Alors que la quasi totalité de ses groupies devenues hystériques rien qu’à la pensée d’apercevoir quelques centimètres de sa banane, ne savaient même pas qui était ce vieux bluesman du Mississippi, complètement autodidacte et analphabète, qui mourut dans la précarité la plus totale sans recevoir un seul dollar pour ses innombrables compositions pompées par le King en personne, trop imprégné par la personnalité d’un certain Colonel Parker sans foi ni loi, précurseur quant à lui du star-system. Alors rien que pour honorer tous ces héros oubliés du rock n’roll, tous ces martyrs de la musique roots, il ne vous reste plus qu’à acquérir cette anthologie, qui comme à l’accoutumée chez Frémeaux & Associés, comporte des titres introuvables ailleurs. Mention spéciale également et comme toujours pour la documentation de 32 pages. Voilà une série d’anthologies aux antipodes de celles qu’on trouve dans les supermarchés entre les cornichons et les produits cosmétiques, et qui prennent le « client » pour le dernier des crétins. Cinq étoiles pour ce double CD dont l’achat s’impose rien que pour le respect de l’auditeur. Le ciel de Patrick Frémeaux va finir par ressembler à la voie lactée ! » Serge SCIBOZ – BLUES & CO. Ce disque a reçu la distinction * * * * * Blues & Co