En 1959, Quincy Jones, trompettiste, chef d’orchestre et arrangeur, vient à Paris diriger le big band d’une nouvelle comédie musicale, « Free ans Easy ». La première a lieu le 15 janvier 1960 au théâtre de l’Alhambra. Les représentations sont programmées pour deux mois, malheureusement le public n’étant pas au rendez-vous, le spectacle s’arrête au bout de six semaines. Afin de continuer à faire vivre le big band, Franck Ténot et Daniel Filipacchi lui louent le grand studio Barclay, pendant une semaine, pour le transformer tous les soirs en club ouvert. Désormais disponibles ici, les extraits de ces prestations enregistrées les 5, 7 et 9 mars 1960 sont d’une bonne qualité sonore. Dans une ambiance détendue, Quincy, d’une main de maître, nous offre une sublime relecture très étirée des trois albums qu’il a récemment enregistrées pour le label Mercury. Il est assisté par un casting de dix-huit musiciens exceptionnels qui s’expriment tous avec virtuosité. Si, entre autres, les saxophonistes Budd Johnson et Phil Woods sont au somment d’un swing à l’état pur, c’est le trompettiste Clark Terry qui, dans une version vocale irrésistible de « Dooddlin » décroche la palme. Après un mois de tournée européenne chaotique, l’orchestre passe à l’Olympia à Paris le 19 avril et cette fois ci le public est là. Quatre titres enregistrés ce soir-là témoignent de cette musique qui ne cesse de se bonifier de concert en concert. L’intégralité de ce double CD prouve que rigueur dans les arrangements et improvisations débridées peuvent faire bon ménage. C’est un must.
Par Danny « Louis » GARCON – SOUL BAG
Par Danny « Louis » GARCON – SOUL BAG