« Le guitariste Adrian Fioramonti et le bandonéoniste Juanjo Mosalini (j’ai bien écrit Juanjo et non pas Juan-José Mosalini, qui est son père) nous sortent ce CD, Tra(d)icional, qui se veut une trahison de la tradition, mais est diaboliquement accroché à ses origines. Il y avait eu le tango nuevo que les rigoristes étroits du tango vouaient aux gémonies. Voici le nuevo tango nuevo. Sont-ce les sonorités particulières du bandonéon, ou l’âme tanguera qui font que, quoi que jouent Juanjo Mosalini et Adrian Fioramonti, cela sent son Rio de la Plata ? Allez savoir, mais je pencherais plutôt pour la seconde explication. Car les deux artistes, manifestement, sont nés dans le tango, ont respiré le tango, se sont nourris de tango, transpirent du tango et sont tout aussi tangueros que Carlos Gardel ou Astor Piazzolla. Même leur parc japonais est tango. Ils restent tangueros même lorsqu’ils incorporent à leur musique des éléments jazz-rock (« Juarez »). Ou quand ils jouent « Candombe ». Et quand ils veulent goudronner le chemin de l’Indien, c’est pour mieux y rouler bandonéon déployé. Tant que les chemins de l’Indien seront asphaltés comme ceux-ci, on ne risquera pas de se renverser dans le ravin. Non seulement, c’est du tango d’aujourd’hui, mais c’est aussi celui de demain. Ce CD est éblouissant. »
Par Michel BEDIN – ON MAG
Par Michel BEDIN – ON MAG