Cet enregistrement daté de 1962 est loin d’être une nouveauté. C’est sur la demande du label Frémeaux et Associés avec l’autorisation de Claude Bolling et du saxophoniste Gérard Badini, que ce disque a été remis dans le circuit en fevrier 2013, sous la forme modernisée et actuelle d’un CD. Réunis une nouvelle fois, Claude Bolling et Gérard Badini se connaissaient parfaitement bien puisqu’ils avaient déjà travaillé ensemble en trio dès 1955. Influencé par Art Tatum, Fats Waller et Duke Ellington, le doué pianiste né sous le soleil cannois s’est illustré tout le long de sa carrière sur de nombreuses reprises de ses maîtres du jazz et leurs dérivés : ragtime et boogie woogie. Pour ma part, je le trouve plus créatif comme compositeur de musique de films (le plus connu étant celui de Jacques Deray « Borsalino » avec Jean-Paul Belmondo et Alain Delon). Je pense que ce disque fait pour la danse avait une importante signification à l’époque des sixties : il correspondait à une attente ! Mis à part « Preachin’ Charles » : composition co-signée par Claude Bolling et Gérard Badini rendant hommage au « Genius », les douze standards de Ray Charles ne trouvent de l’intérêt que dans la qualité du son et la maîtrise du musicien accompagné avec enthousiasme par le Big Piano Orchestra et son saxophoniste soliste. Cet album est à conseiller surtout aux nostalgiques de cette période restée certes d’une véritable fraîcheur et à ceux qui aiment s’éclater sur une piste de danse. A noter le judicieux dessin de la pochette recto en ombre chinoise de Siné.
Par Bruno MARIE – BLUES & CO
Par Bruno MARIE – BLUES & CO