"Il n’y a pas dans le catalogue Frémeaux que les intégrales jazz de Louis Armstrong, de Django Reinhardt et de Charlie Parker : mais il y a aussi l’intégrale Mahalia Jackson, la Reine du gospel, comme on disait et comme on dit encore, car nulle ne l’a détrônée.
Voici le tome 9 qui contient dix-neuf chansons de prières ardentes et de foi en béton. Plus un livret, de Jean Buzelin, truffé de renseignements et qui n’hésite pas à quitter l’hagiographie, inhérente souvent à ce genre de sujet, pour mettre les points sur les « i » et les barres sur les « t ». C’est ainsi qu’on y apprend que la charité chrétienne de Mahalia commençait par elle-même et avait ses limites : sa dévouée pianiste Mildred Falls, qu’on entend sur les neuf dernières plages de ce CD, fut virée pour avoir demandé une augmentation et mourut dans la misère. Ce qui relativise la grandeur humaine de cette époustouflante chanteuse que fut Mahalia Jackson. Dans ces années où perçait en Europe le phénomène baptisé rock n’ roll, la voix de Mahalia Jackson était écoutée aussi bien dans des émissions de Sim Copans que dans les surprise-parties, ce qui a motivé une grande partie de son succès, car on ne faisait pas bien la différence entre chant sacré et danse de jeunes. Une voix incandescente qui brûlait tout ce qu’elle touchait et qui disait également le drame des Noirs américains d’alors. Car elle était aussi militante des Droits Civiques. Le film Imitation of Life (Le Mirage de la vie), dont on entend, en plage 6 le « Trouble of the World » nous avait alors tous bouleversés. Ce disque nous bouleverse encore, croyants et athées sincères. Il devrait vous toucher."
par Michel BEDIN - ON-MAG
Voici le tome 9 qui contient dix-neuf chansons de prières ardentes et de foi en béton. Plus un livret, de Jean Buzelin, truffé de renseignements et qui n’hésite pas à quitter l’hagiographie, inhérente souvent à ce genre de sujet, pour mettre les points sur les « i » et les barres sur les « t ». C’est ainsi qu’on y apprend que la charité chrétienne de Mahalia commençait par elle-même et avait ses limites : sa dévouée pianiste Mildred Falls, qu’on entend sur les neuf dernières plages de ce CD, fut virée pour avoir demandé une augmentation et mourut dans la misère. Ce qui relativise la grandeur humaine de cette époustouflante chanteuse que fut Mahalia Jackson. Dans ces années où perçait en Europe le phénomène baptisé rock n’ roll, la voix de Mahalia Jackson était écoutée aussi bien dans des émissions de Sim Copans que dans les surprise-parties, ce qui a motivé une grande partie de son succès, car on ne faisait pas bien la différence entre chant sacré et danse de jeunes. Une voix incandescente qui brûlait tout ce qu’elle touchait et qui disait également le drame des Noirs américains d’alors. Car elle était aussi militante des Droits Civiques. Le film Imitation of Life (Le Mirage de la vie), dont on entend, en plage 6 le « Trouble of the World » nous avait alors tous bouleversés. Ce disque nous bouleverse encore, croyants et athées sincères. Il devrait vous toucher."
par Michel BEDIN - ON-MAG