« Ces enregistrements en restituent l’essence même » par Courrier Océan

L’esprit dolent du Fado inspire manifestement l’éditeur de cette anthologie unique en son genre, puisqu’il se justifie en ces termes : « A l’origine musique des mauvais garçons de Lisbonne puis des étudiants de Coimbra, le fado est l’expression de la saudade, ce spleen inséparable de l’âme portugaise. Ces enregistrements échelonnés entre 1927 et le milieu des années trente en restituent l’essence même. »
On ne saurait mieux dire. Car pendant des décennies, le Fado s’est fait connaître dans le monde sous une forme « chanson réaliste » qui en a détourné beaucoup d’auditeurs français… « Piaf en portugais », cela pouvait nous sembler ennuyeux ! Mais depuis qu’une nouvelle génération de chanteuses s’emparent du Fado avec subtilité (Misa, Bevinda, Madredeuse), il est passionnant de redécouvrir les sources de ce genre étrange, né en même temps que le tango mais de notre côté de l’Atlantique. Et il est connu que nous mettons toujours plus de temps à découvrir ce qui nous est le plus proche.
Christophe DESHOULIÈRES – COURRIER OCÉAN, MAINE LIBRE