"Elles s’appellent Louise et Clara, elles ont 8 et 9 ans et leur père, philosophe, écrivain et ancien ministre de l’éducation nationale, leur raconte tous les soirs des horreurs. Les petites Ferry se délectent des meurtres et autres trahisons dont fourmille la mythologie grecque. Cet homme de 57 ans serait-il tombé sur la tête ?
« Voyez les histoires de sorcières ou les contes de Grimm, s’amuse-t-il. Les enfants adorent les histoires horribles, surtout quand elles sont racontées par leurs parents. Je pense que leur raconter les grands textes est le plus beau cadeau qu’on puisse leur faire, le meilleur moyen de leur faire prendre de la distance vis-à-vis de la consommation, du zapping, des stupides dessins animés qu’on leur inflige. Noël approche. Quel parent n’a constaté avec regret que les jouets, aussitôt ouverts, étaient aussitôt négligés ? Moi, j’ai voulu offrir à mes filles ce livre plein d’histoires qui durent ».
Vieilles de plusieurs millénaires, ces légendes trouvent un écho dans notre vie de tous les jours. Ulysse, par exemple, voilà un héros pressé de rentrer chez lui après avoir gagné la guerre de Troie, et qui trouve la force de résister à l’alléchante proposition d’immortalité d’une déesse qui veut le garder auprès d’elle. Traduction philosophique de Ferry : « Une vie de mortel réussie est préférable à une vie d’immortel ratée. »
Idem avec le mythe d’Œdipe que les psychanalystes ont trop réduit, selon lui, à la pulsion des petits garçons de tuer leur père et d’épouser leur mère. « Œdipe tue son père et épouse sa mère, sans savoir qu’ils étaient son père et sa mère. Il paie en fait les errements de ses parents, ce n’est pas lui qui est responsable. En langage familier, le mythe d’Œdipe devient : les parents boivent, les enfants trinquent. »"
par Jean-François FOURNEL - LA CROIX
« Voyez les histoires de sorcières ou les contes de Grimm, s’amuse-t-il. Les enfants adorent les histoires horribles, surtout quand elles sont racontées par leurs parents. Je pense que leur raconter les grands textes est le plus beau cadeau qu’on puisse leur faire, le meilleur moyen de leur faire prendre de la distance vis-à-vis de la consommation, du zapping, des stupides dessins animés qu’on leur inflige. Noël approche. Quel parent n’a constaté avec regret que les jouets, aussitôt ouverts, étaient aussitôt négligés ? Moi, j’ai voulu offrir à mes filles ce livre plein d’histoires qui durent ».
Vieilles de plusieurs millénaires, ces légendes trouvent un écho dans notre vie de tous les jours. Ulysse, par exemple, voilà un héros pressé de rentrer chez lui après avoir gagné la guerre de Troie, et qui trouve la force de résister à l’alléchante proposition d’immortalité d’une déesse qui veut le garder auprès d’elle. Traduction philosophique de Ferry : « Une vie de mortel réussie est préférable à une vie d’immortel ratée. »
Idem avec le mythe d’Œdipe que les psychanalystes ont trop réduit, selon lui, à la pulsion des petits garçons de tuer leur père et d’épouser leur mère. « Œdipe tue son père et épouse sa mère, sans savoir qu’ils étaient son père et sa mère. Il paie en fait les errements de ses parents, ce n’est pas lui qui est responsable. En langage familier, le mythe d’Œdipe devient : les parents boivent, les enfants trinquent. »"
par Jean-François FOURNEL - LA CROIX