"Le deuxième CD, lui aussi de vingt titres, comme tous les autres, est du même domaine, sauf que les big bands se raréfient – il reste encore ceux du Duke, de Lionel Hampton, de Count Basie, de Tommy Dorsey, de Louis Jordan, de Cab Calloway, de Quincy Jones – mais la tendance est aux formations plus réduites, quintets et autres. Mais écoutez un peu le « Blue Stompin ‘ » de Hal Singer, ils sont cinq et jouent comme s’ils étaient quinze. Là aussi, des musicos exceptionnels, des Earl Bostic, Ernie Fields, Tiny Grimes, Benny Golson, Paul Chambers ou Art Blakey, en plus de ceux cités précédemment. Parmi eux, le premier disque soixante-dix-huit tours que j’achetai d’occasion à treize ans pour épater ma cousine : « Martinique », de Teddy Buckner. Ces musiques afro-américaines de danse annonçaient le rock ‘n roll qui allait arriver, et, souvent, procédaient déjà du même esprit. Breaks spectaculaires qui faisaient espérer la note qui allait continuer la mélodie. Et accentuation du deuxième temps. Le retour du boogie-woogie convergeait vers ce point futur, le rock. En attendant, on lindy hopait, on bebopait, mais c’était de la même farine. Des musiques entraînantes qui, surtout, évitaient l’esprit de la guerre et distillaient de la bonne humeur. Et de la liberté loin des corsets puritains. Et dans ces combats, les Afro-Américains n’étaient pas les derniers… Le CD en regorge."
par Michel BEDIN - ON MAG
par Michel BEDIN - ON MAG