« Cette intégrale, quelle aubaine ! » par Jazz Magazine

Evidemment ! Cette intégrale, quelle aubaine ! Certes, on ne la suivra pas tous jusqu’au bout. Une telle intégrale en coffrets de 2.5cm d’épaisseur contenant trois disques, alors qu’ils sont conçus pour en contenir quatre, est réservée aux très bien logés ou aux monomaniaques. Quoi qu’il en soit, ces années 1926-1928 méritent l’acquisition : les fameux Hot Five et Hot Seven en constituent l’essentiel. A quoi il faut ajouter quatre collaborations à deux voix (Armstrong et Johnny Dodds, plus le pianiste Jimmy Blythe) avec le washboarder Jimmy Bertrand, les quatre faces (et leurs deux alternate) des Black Bottom Stompers de Johnny Doods (première rencontre sur disque avec Earl Hines), trois faces de 1927 et 1928 sous la direction de Carroll Dickerson, 17 autres sous les noms de chanteuses diverses (Sippie Wallace, Lillie Delk et surtout  la très émouvante Bertha Hill auprès de laquelle Louis est, plus qu’auprès d’aucune autre, mis en valeur) et le rattrapage d’un titre oublié sur le volume 3 (Sunshine Baby sous le nom d’Hociel Thomas). Hélas, ça commence mal, avec en ouverture un « You Made Love You » un demi-ton trop bas (donc plus lent). Un phénomène fréquent sur ce volume, notamment sur la quasi-totalité des Hot Seven. A quel genre de maniaques d’adresse pareil amateurisme ? Maniaque ou non, on préférera « The Complete Hot Five and Hot Seven Recordings » de Columbia, ne serait-ce que pour la qualité nettement supérieure des transferts sonores.
Franck BERGEROT - JAZZ MAGAZINE