Après Les Confessions de Saint Augustin et les Mémoires d’outre-tombe, Daniel Mesguich lit Du côté de chez Swann. A nouveau, cette lecture est enthousiasmante au plus haut point. A force de transparence, elle sert de façon magistrale l’œuvre de Proust. On y perçoit toutes les subtilités psychologiques des émotions. « La muraille de l’escalier où je vis monter le reflet de sa bougie n’existe plus depuis longtemps. En moi aussi, bien des choses ont été détruites que je croyais devoir durer toujours et de nouvelles se sont édifiées donnant naissance à des peines et à des joies nouvelles que je n’aurais pu prévoir alors, de même que les anciennes me sont devenues difficiles à comprendre. » L’imprévisibilité du temps, sa terrible ingratitude affleurent jusque dans l’hésitation interrogative du ton. Cette lecture est plus qu’une lecture. Elle est un commentaire vivant. J.S. LIRE