« Voici, avec Samois-sur-Seine, le cinquième tome de l’intégrale du guitariste manouche Romane. Jusqu’ici, les CDs de Romane étaient devenus introuvables, après la disparition du label Iris Music de Joel Leibovitz, puis de Jean Baptiste Ambroggiani. Ce CD avait été enregistré entre 1997 et 1998 et, je m’en souviens parfaitement, il avait immédiatement séduit tout le monde, à l’exception, évidemment, des râleurs de tout poil qui ne sont jamais satisfaits. Moi, il m’avait enchanté, ce CD, avec sa tradition respectée et ses ouvertures nombreuses sur le monde d’aujourd’hui. En invitant Babik Reinhardt qui, avec « Une Histoire simple », sa composition bien dans l’esprit du New Quintet du Hot Club de France qui allait naître. En invitant Roland Dyens, le guitariste classique (il n’essaie pas d’ailleurs de lui faire jouer du jazz, mais s’applique à travailler les pianissimos) et dont il serait temps, soit dit en passant, de rééditer son instrumental sur Brassens. En invitant le jeune Thomas Dutronc, histoire de le lancer, car Romane est avant tout quelqu’un d’altruiste. En invitant le guitariste manouche Angelo Debarre pour un « Légende » de légende. En faisant tout ça, Romane ouvrait le swing manouche sur notre siècle. Il n’était plus celui de Django, auquel pourtant, il restait infiniment fidèle et il ne chahutait pas non plus les grands ancêtres. Son groupe alors comportait une pompe infernale, trois guitaristes, pas moins et le dessus du panier, en plus : Doudou Cuillérier, Frédéric Loizeau et Hervé Legeay et une contrebassiste merveilleusement swinguante : Alice Bassié. Et puis, bien sûr, sa découverte personnelle, le fantastique violoniste Florin Niculescu, véritable réincarnation de Stéphane Grappelli. Cette réédition de l’intégrale était une obligation morale. »
Par Michel BEDIN – ON MAG
Par Michel BEDIN – ON MAG