Tandis que frappe l’ostracisme contre les gens du voyage, le film « les Fils du vent » de Bruno Le Jean, s’avère vital. Ni discours militant ni misérabilisme. Mais en humble star, la dignité d’un peuple, qu’incarnent ici Angelo Debarre, Ninine Garcia, Tchavolo Schmitt et Moreno, guitaristes prodigieux. Ninine fait les présentations : « Angelo, c’est le scientifique. Moreno, très touchant, c’est une brute avec un cœur d’enfant. Et quand Tchavalo joue, on dirait une roulotte qui passe ». De Ninine (mentor de Thomas Dutronc), ses amis disent qu’il est « entre les deux », alliant mémoire et modernité. La dure réalité est montrée par touches ingénieuses, en osmose avec la pudeur des hôtes. Astreinte du carnet de circulation, pas d’eau courante dans les rares aires d’accueil, camps en bord d’autoroute… D’une fraîcheur enivrante, le documentaire offre à la musique un trône de reine. Le fameux swing manouche se fait hymne de résistance, pacifique, allègre.
Par Fara C. – L’HUMANITE
Par Fara C. – L’HUMANITE