De la très grande poésie amoureuse de langue française par Serge Bourjéa

"Dire seulement : il y a là trois poèmes immenses, extrêmes, d'une élévation d'âme exceptionnelle, qui participent de la très grande poésie amoureuse de langue française, j'évoquais Eluard, on devrait penser à Aragon, sous d'autres formes peut-être. Tombeau, mais fête funèbre, mystique et magique, de l'amour à mort, de l'Amour majuscule qu'il faudrait lier à ce que Derrida appelle lavielamort, en un seul et impensable (impossible) mot. Le septième sommet (1998) ; LAmour extrême (2000); et Une autre Altitude (2001) composent ce retable profane, qui est aussi un chant élégiaque, extatique, un véritable hymne à l'amour humain. Oserais-je dire que j'ai lu dans ces livres quelque chose comme une invitation à reparcourir le mythe d'Orphée, jusqu'à me persuader que ce n'est pas dans le royaume des ombres que l'on peut retrouver Eurydice, mais sur des sommets de neiges éternelles, inondés de clartés ? Orphée s'élève par son chant et non sombre aux enfers; alors Orphée peut se retourner : il regarde, ébloui, celle  l'aimée  qui est la lumière. "
par SERGE BOURJEA