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« Quand l’histoire se secoue » par Jazz News
Catégories : Article de presse ( Article de presse )La somptuosité première de cette compilation en trois chapitres ne réside pas tant dans le pont qu’elle jette entre le rhythm and blues (plus précisément le shuffle) et le ska, ce « machin » non identifié en forme de reggae accéléré. On retiendra plutôt le plaisir instantané de ces 65 plages, agencées par Bruno Blum, en une translation d’axe géopolitique de l’Amérique à la Jamaïque, en passant par l’improbable guitare ténor de Tiny Grimes (dont le vibrato constitue un continent à lui seul). Quand l’histoire se secoue, à grands renforts de baffles démesurés, c’est grâce aux premiers balbutiements de rien moins que Bob Marley, Johnny « Guitar » Watson, et à quelques incursions signées T-Bone Walker et Professor Longhair. Christian LARREDE – JAZZ NEWS
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« A découvrir !!! » par Blues & Co
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Le ska originaire de la Jamaïque a été popularisé en début des années 60, grâce, entre autre, au label Island records des studios de Kingston de Chris Blackwell et leurs pionniers Desmond Dekker, Laurel Aïtken… Comme le précise Bruno Blum dans le livret richement documenté qui accompagne les trois disques, le Ska (tiré du mot skank qui veut dire en patois jamaïcain : danse) serait à la lisière du jazz et du shuffle. Le terme skank signifie aussi un contre temps propre au reggae qui procure le fameux tempo chaloupé. Dans ce coffret de 69 titres, on évoque les influences du rhythm and blues et surtout du shuffle. L’Innovateur Lloyd Knibb (batteur jamaïcain et membre des Skatalites) qui avait eu pour mission de trouver un nouveau « beat », avait déclaré : « J’ai commencé par le style burru (né sur les plantations esclavagistes pour marquer le rythme du travail) et je me suis retrouvé sur le 2e et 4e temps, tout au fond du temps et on a mis le reste de ce que l’on avait. Du rock and r [...]
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« Ce dernier opus continue de nous réjouir » par Blues & Co
Catégories : Article de presse ( Article de presse )C’est une nouvelle rencontre de deux parisiens de la note bleue. L’un, Benoît Blue Boy qui a son style bien ancré dans le patrimoine du blues made in France depuis plus de trente ans, déjà ! L’autre est le presque jeunot Franck Goldwasser baptisé Paris Slim par les musiciens du terroir, lorsqu’il est allé rejoindre le texan Sonny Rhodes à San Francisco pour devenir musicien professionnel. Notons que ce solide guitariste a accompagné Big Mama Thornton, Lowell Fulson et Jimmy McCracklin en terre américaine. Franck avait collaboré avec son pote Benoît sur « Couvert de bleus » en 1994 et « Lent ou rapide »en 1997. C’est pour dire qu’ils se connaissent bien. L’aîné Benoît signe dix titres sur les onze de l’album dont sept en tant qu’auteur compositeur. Franck Goldwasser s’attribue sur un tempo lancinant dans la mouvance d’un Jimmy Reed « J’ai reçu une lettre », l’une des plus belles pièces du cd. L’humour noir du texte vous donnera envie d’apprendre les paroles. Benoît Blue Boy n’est p [...]
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« La grande réussite de Voix Croisées » par Politis
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Depuis de début des années 1970, le contrebassiste Didier Levallet a multiplié les expériences au fil desquelles il a inventé et affiné une écriture originale, indissociable de la pratique de l’improvisation libre. Puis, en 2001, il accepte la direction de la scène nationale de Montbéliard, l’Allan. « Pour moi, confie-t-il, c’était ouvrir le capot et regarder un peu le moteur : apprendre, moi, musicien, de l’expérience des gens de théâtre, de danse, de cirque, comprendre comment ils « habitent » un lieu, mais aussi faire travailler des musiciens avec un outil dont ils n’ont pas l’habitude. J’en tire la conclusion que le postulat de Malraux – on met les gens en face de l’œuvre d’art et l’éblouissement se produit – ne marche pas à tous les coups. Ce n’est pas tellement une question d’argent : l’accompagnement politique est insuffisant pour qu’un dynamisme sociétal s’exprime là-dessus. »En dépit des charges qu’entraîne la direction d’un tel établissement, Didier Levallet ne cesse de [...]
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« Le pari réussi entre tradition et modernité » par Jazzmag-Jazzman
Catégories : Article de presse ( Article de presse )Sous-titré « First & Second Line in New Orleans 1990-2005 », cet album vient opportunément rappeler la spécificité d’une musique qui réussit le pari de jeter un pont entre tradition et modernité sans dénaturer, voire sacrifier, l’un ou l’autre de ses pôles constitutifs. C’est ainsi que le premier des trois disques, intitulé « La Tradition, hymnes, negro spirituals, blues » met l’accent sur l’exploitation des racines (standards primitifs tels « St-James Infirmary, Muskrat Ramble ou Glory Glory Hallelujah). Le second, « Du dixieland au jazz swing », s’attache, comme son titre l’indique, à une évolution parallèle à celle du jazz, tandis que le troisième, « Soul, Funk & Mardi Gras », insiste sur les influences actuelles que l’on ne saurait considérer comme exogènes dans la mesure où elles sont parfaitement assimilées par des musiciens louisianais. D’où ce « gumbo » savoureux, mitonné ces dernières années par les meilleures fanfares de la Cité du Croissant, Algiers, Coolbone, Mahogany [...]
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« Les subtilités du swing manouche » par Télérama
Catégories : Article de presse ( Article de presse )La mariage du jazz manouche, très français, et des traditions d’Europe de l’Est est peu courant : des musiques pourtant cousines, puisque les pionniers manouches étaient de migrants roms, mais qui ont évolué différemment depuis un siècle. Certains héritiers de Django ont néanmoins gardé un pied sur les terres de leurs aïeux, tel l’excellent guitariste Angelo Debarre, qui vient de signer aujourd’hui un beau disque en duo avec le violoniste roumain Marius Apostol. Le guitariste Christophe Lartilleux, lui, célèbre des noces plus collectives, entre son groupe Latcho Drom et deux formations hongroises, Parno Graszt et Etno Rom, rencontrés en résidence. Au-delà de l’exécution virtuose, cet enregistrement public permet surtout d’apprécier pleinement l’emphase gipsy et sa dimension festive, portée par accélérations de cordes étourdissantes et des scats frénétiques qui rafraîchissent quelques rengaines ultra connues, notamment avec Parno Grazst. Plus singulière est la fusion réalisée avec [...]
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« Un slogan publicitaire devant lequel nos vies se sont inclinées » par Lire
Catégories : Article de presse ( Article de presse )En 2000 Pascal Bruckner publie « l’Euphorie perpétuelle », un essai sur le devoir de bonheur. « Soyez heureux ! », voilà le nouveau commandement. Qui ne voit pas que l’hédonisme est devenu l’horizon indépassable de notre temps : des salles de sport à la chirurgie esthétique, en passant par les psychothérapies, les spiritualités exotiques, tout concourt à nous faire oublier l’« inachèvement » de notre nature. « Il est des êtres sur qui le bonheur s’acharne comme s’il était le malheur et il l’est en effet. » Cette citation de François Mauriac, placée en exergue de l’essai, n’a besoin que d’être généralisée pour exprimer de façon saisissante la détresse de l’homme moderne, cet être à qui il est fait obligation de « vivre sans temps mort et jouir sans entrave ». Ce slogan libertaire de Raoul Vaneigem qui fleurissait sur les murs en Mai 68 est devenu, explique Pascal Bruckner, le slogan publicitaire devant lequel nos vies se sont inclinées. C’est cette réflexion philosophique que l’aut [...]
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« Les divers aspects d’une épopée bien illustrée » par Le Cri du Coyotte
Catégories : Article de presse ( Article de presse )1960 : la guerre d’Algérie va se terminer, la reconstruction d’après-guerre est achevée et la génération de l’explosion démographique devient adolescente. Le rock ‘n’ roll US n’est pas inconnu à Paris ou en province, mais il est chanté en anglais et les ados n’ont aucune chance d’en voir les interprètes se produire dans leur ville. Il y a, pourtant eu (cf les CD « Le Rock ‘n’ Roll français », Polygram et « Rock Rock Rock », Bad Born) des tentatives de R’n’R dans notre langue de 1956 à 1959, mais il s’agit surtout de morceaux parodiques, avec grand orchestre, interprétés par des artistes mûrs, dans un style sophistiqué et proche du jazz : les jeunes ont du mal à accrocher. Du coup, l’arrivée de Johnny Halliday, avec un accompagnement plus succinct, des textes sur les préoccupations des ados, conjuguée avec l’essor de l’émission radio « Salut les Copains » et la démocratisation de l’électrophone Teppaz, les scopitones (permettant de juger en action les artistes vus sur le pochette d [...]