« Des conditions d’écoute excellentes, comme toujours chez Frémeaux » par Trad Mag

A l’écoute de ce coffret consacré à Boris Vian, on se rend compte combien les chansons, textes et musiques de ce créateur, auteur de plus de cinq cents chansons, ont conservé leur qualité et leur modernité. On pourrait penser que les morceaux, crées il y a une cinquantaine d’années, seraient devenus désuets. Il n’en est rien. Qui aujourd’hui oserait écrire « le petit commerce » qui fustige les marchands de canons, sans même parler du « Déserteur » ? Cet humour acide, railleur (J’suis snob) voire corrosif, qui sous-tend nombre de textes de Vian – comme ceux de Léo Ferré sans même parler de Georges Brassens – on aimerait bien le retrouver chez les jeunes et moins jeunes chanteurs français. En termes de censure, les lois du marché sont bien plus puissantes que la censure des années 1950 qui, elle, pouvait plus ou moins se contourner ou s’estomper avec le temps. Aujourd’hui, tout est permis, dit-on. Rien n’est moins sûr. Ecouter ces chansons des années 1950, c’est prendre un coup de jeune ! Comme relire les poésies, nouvelles et romans de Boris Vian. Ne boudons notre plaisir à écouter Magali Noël (l’indémodable « Fais-moi mal johnny »), Henri Salvador, Mouloudji, Juliette Greco, et beaucoup d’autres moins connus (en relation avec le coffret trois CDs « Saint-Germain-des-Prés » sorti chez le même éditeur en 2006) dans des conditions d’écoute excellentes,  comme toujours chez Frémeaux. En attendant un second volume Boris Vian qui devrait bientôt voir le jour.
Par Michel PLISSON – TRAD MAGAZINE