"Le tome X de la gigantesque intégrale de l’œuvre de Louis Armstrong, tout comme, paraît-il, le fera le futur tome XI, contient essentiellement des morceaux venant de la radio. Dame, c’est la guerre depuis le coup en traître de Pearl Harbour et bientôt l’AFN, autrement dit l’American Forces Network, la radio militaire, prend le contrôle de tout.
Le CD 1 de ce tome comprend tout d’abord le contenu d’un disque enregistré à Chicago en novembre 41 (avec « Leap Frog ») et d’un autre à Los Angeles en 1942, avec notamment « Cash for Your Trash ». Il s’agit de Louis avec son orchestre de quatorze musiciens, parmi lesquels Luis Russell (p), l’auteur de « Leap Frog » Joe Garland (cl, ts, bs) et Sidney Catlett (dm), avec peu de modifications. Les autres morceaux proviennent de concerts (mêmes formations) donnés au Grand Terrace Café de Chicago et au Casa Marina en Californie, qui avaient été diffusés sur les ondes et retranscrits sur acétate. La qualité sonore a été miraculeusement restaurée de façon remarquable. Pour clore le CD, trois morceaux qui avaient été enregistrés pour des petits films Scopitone, comme on commençait à en voir dans les bars. Le tromboniste George Washington et la chanteuse Velma Middleton en sont les vedettes vocales, Louis ne jouant que de la trompette.
Sur le CD 2, suite des films Scopitone, avec deux morceaux sur lesquels Louis joue et chante, et de quelle belle façon (« When It’s Sleepy Time Down South »). Puis viennent les émissions de radio retranscrites sur disques par l’AFRS, l’American Forces Radio Service, à l’usage des radios privées et des militaires. Mais comme les militaires ne sont pas des spécialistes de la culture, évidemment, il n’y pas de dates, ni de précisions sur les orchestres. Le travail entrepris par les spécialistes, au nombre desquels notre Irakli (de Davrichewy) aux oreilles redoutables, est absolument remarquable. Les disques Downbeat et Jubilee du War Department ont été épluchés et nous donnent des émissions de radio, diffusées entre novembre 1942 et mars 1943, sans précisions supplémentaires, mais cela nous permet d’entendre Louis Armstrong, avec son orchestre et la chanteuse Ann Baker, sur des airs formidables (« Lazy River », « One O’Clock Jump » ou encore un « In the Mood » (Joe Garland, son auteur, est dans l’orchestre) qui vaut très largement celui d’un autre. Un sacré champion de la pub, le Glenn ! qui a réussi à faire croire au monde entier que seul, son enregistrement comptait.
Le CD 3 commence avec trois airs diffusés sur les ondes mais dont il est impossible, tant qu’on n’a pas retrouvé les disques (peut-être sont-ils encore dans quelque brocante) de savoir quand. Puis suivent six airs puis quatre, de l’AFRS, donc radiodiffusés et gravés à Los Angeles et à Dallas. Une merveille ! Louis et son orchestre jouent tout simplement des airs à la mode (« Ain’t Misbehavin », « Peanut Vendor » etc), mais de quelle façon ! Ah, quand on pense qu’il y avait des programmes de radio comme ceux-là. C’est tout simplement incroyable. « Radio Days » disait Woody Allen. Il avait sacrément raison, et le fait d’avoir appelé ainsi ce volume 10, est une bien bonne idée. On trouve aussi sur ce disque une piste enregistrée pour un film Scopitone, l’inusable « I Can’t Give You… » et trois morceaux radiodiffusés et récupérés sur acétate, où Louis Armstrong joue, tenez-vous bien, avec Jack Teagarden (tb, voc), Coleman Hawkins (ts), Art Tatum (p), Al Casey (g), Oscar Pettitford (b) et Sidney Catlett (dm). Difficile de faire mieux. Le CD se termine par un enregistrement oublié de 1940, au Cotton Club, qui a été, lui aussi, radiodiffusé et récupéré sur acétate. Ce tome dix est loin de déparer la collection."
par Michel BEDIN - ON-MAG
Le CD 1 de ce tome comprend tout d’abord le contenu d’un disque enregistré à Chicago en novembre 41 (avec « Leap Frog ») et d’un autre à Los Angeles en 1942, avec notamment « Cash for Your Trash ». Il s’agit de Louis avec son orchestre de quatorze musiciens, parmi lesquels Luis Russell (p), l’auteur de « Leap Frog » Joe Garland (cl, ts, bs) et Sidney Catlett (dm), avec peu de modifications. Les autres morceaux proviennent de concerts (mêmes formations) donnés au Grand Terrace Café de Chicago et au Casa Marina en Californie, qui avaient été diffusés sur les ondes et retranscrits sur acétate. La qualité sonore a été miraculeusement restaurée de façon remarquable. Pour clore le CD, trois morceaux qui avaient été enregistrés pour des petits films Scopitone, comme on commençait à en voir dans les bars. Le tromboniste George Washington et la chanteuse Velma Middleton en sont les vedettes vocales, Louis ne jouant que de la trompette.
Sur le CD 2, suite des films Scopitone, avec deux morceaux sur lesquels Louis joue et chante, et de quelle belle façon (« When It’s Sleepy Time Down South »). Puis viennent les émissions de radio retranscrites sur disques par l’AFRS, l’American Forces Radio Service, à l’usage des radios privées et des militaires. Mais comme les militaires ne sont pas des spécialistes de la culture, évidemment, il n’y pas de dates, ni de précisions sur les orchestres. Le travail entrepris par les spécialistes, au nombre desquels notre Irakli (de Davrichewy) aux oreilles redoutables, est absolument remarquable. Les disques Downbeat et Jubilee du War Department ont été épluchés et nous donnent des émissions de radio, diffusées entre novembre 1942 et mars 1943, sans précisions supplémentaires, mais cela nous permet d’entendre Louis Armstrong, avec son orchestre et la chanteuse Ann Baker, sur des airs formidables (« Lazy River », « One O’Clock Jump » ou encore un « In the Mood » (Joe Garland, son auteur, est dans l’orchestre) qui vaut très largement celui d’un autre. Un sacré champion de la pub, le Glenn ! qui a réussi à faire croire au monde entier que seul, son enregistrement comptait.
Le CD 3 commence avec trois airs diffusés sur les ondes mais dont il est impossible, tant qu’on n’a pas retrouvé les disques (peut-être sont-ils encore dans quelque brocante) de savoir quand. Puis suivent six airs puis quatre, de l’AFRS, donc radiodiffusés et gravés à Los Angeles et à Dallas. Une merveille ! Louis et son orchestre jouent tout simplement des airs à la mode (« Ain’t Misbehavin », « Peanut Vendor » etc), mais de quelle façon ! Ah, quand on pense qu’il y avait des programmes de radio comme ceux-là. C’est tout simplement incroyable. « Radio Days » disait Woody Allen. Il avait sacrément raison, et le fait d’avoir appelé ainsi ce volume 10, est une bien bonne idée. On trouve aussi sur ce disque une piste enregistrée pour un film Scopitone, l’inusable « I Can’t Give You… » et trois morceaux radiodiffusés et récupérés sur acétate, où Louis Armstrong joue, tenez-vous bien, avec Jack Teagarden (tb, voc), Coleman Hawkins (ts), Art Tatum (p), Al Casey (g), Oscar Pettitford (b) et Sidney Catlett (dm). Difficile de faire mieux. Le CD se termine par un enregistrement oublié de 1940, au Cotton Club, qui a été, lui aussi, radiodiffusé et récupéré sur acétate. Ce tome dix est loin de déparer la collection."
par Michel BEDIN - ON-MAG