DRANEM

DRANEM (Armand Ménard, 1869-1935) interprète

Après divers échecs, il est engagé en 1894 à l’Electric-Concert du Champs-de-Mars comme comique troupier. Il passe ensuite à l’Époque, au Divan Japonais, au Petit Casino avant d’être engagé en vedette au Concert Parisien en 1897. Mais c’est à partir de 1899 que Dranem crée un nouveau genre comique bien à lui. Personnage ahuri, il apparaît sur la scène de l’Eldorado dans un costume étriqué, avec un pantalon à carreaux, un petit chapeau rond, les joues et le nez rouges… débitant des énormités émaillées de commentaires croustillants : Les Petits pois (1904), Le Trou de mon quai, Le Cucurbitacée, Les Fruits cuits, Pétronille tu sens la menthe, La Vigne aux moineaux, et autres “chansons idiotes” dont se délecteront les surréalistes. Pendant vingt et un ans, il fera la fortune de l’établissement, assurant des salles combles pliées en deux de rire. L’été, il est aux Ambassadeurs et on le voit également sur la scène du Moulin-Rouge (1911, “La Nouvelle revue”). À la fermeture de l’Eldorado en 1919, il abandonne le tour de chant pour le théâtre – il avait joué “Le Médecin malgré lui” à l’Odéon dès 1910 – le cinéma et l’opérette : “Là-Haut” (23) avec Maurice Chevalier (Le Duo des inséparables), “Louis XIV” (29, Je suis resté gamin), “Un soir de réveillon” (32, La Chanson du Doge), etc.      

Dranem, qui a également tourné en province et à l’étranger, a fondé la maison de retraite de Ris-Orangis destinée à accueillir les vieux artistes du spectacle. Imité par Chevalier à ses débuts, il n’a pas été sans influence sur les grands comiques que furent Bourvil et Coluche.

                                                                                                                       Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO DRANEM)


Voir CD L’Amour fou (FA 155), La Grande Guerre (FA 171), L’Argent (FA 174),
La Gloire de l’Opérette (FA 189), La Mer (FA 197), CMH 30, 33.