"Cet enregistrement nous livre avec bonheur les propos, ô combien subtils de Michel Bouquet sur quelques directions d’acteurs face à un groupe d’élèves de première et dernière année du conservatoire d’art dramatique de Paris.
On écoute donc ses différentes réflexions et critiques emporté pas la justesse de son trait d’intelligence qu’il vous décoche en toute simplicité. Vous vous demandez alors pourquoi vous ne l’avez pas découvert par vous-même. Ces indications de jeu sont pratiques et échappent à la cérébralisation de certains pédagogues efficacement incompétents qui se défendent de leur ignorance en teintant leurs discours d’un obscurantisme pédant impénétrable et inexplicable (Aucune allusion particulière à qui que ce soit…qui se reconnaîtra !.…) Il sait aussi mettre à jour les indications pratiques vérifiées et cautionnées par ce qui est devenu les grands fondements de la théorisation de notre dramaturgie actuelle.
On traverse donc, grâce à sa clarté d’esprit des réflexions sur le théâtre grec à la pensée éclairée de Diderot. Laquelle fera plus tard le régal de B.Brecht quand il réussira à imposer, à juste raison, dans l’immensité du décor de la dramaturgie contemporaine le fameux concept de la « distanciation », Grille d’analyse, procédé de metteur en scène expérimental ou « expérimenteux ». Alors dans l’euphorie de faire renaître un théâtre revendicateur on se saisit de cette caisse à outils universelle qu’est « la distanciation ». Intellectuel modeste notre conférencier s’efface en tant qu’acteur pour nous donner à entendre du côté de l’auteur. Il incite à découvrir relecture après relecture les arrangements cachés du texte…Il pousse à fouiller les intentions de l’auteur « Pour quelle raison cette écriture ? Il faut se poser des questions auxquelles les réponses sont enrichissantes pour le jeu… »
D’autre part ce qui semble profondément touchant c’est la générosité de Michel Bouquet qui offre son temps pour nous exposer au-delà du problème du théâtre quelques observations sur la vie : réflexion sur le mécanisme du monde ou tout simplement le regard sur le fonctionnement d’autrui. L’approche de l’altérité n’est pas une pratique uniquement théâtrale mais aussi le produit d’une vision attentive et bien aigue des rapports humains. Il est bien intéressant d’écouter Michel Bouquet, ce passeur de mots, avec sa justesse, son petit pincement de lèvres malicieux et son oeil narquois et pétillant qui font de lui ce séducteur discret de nos scènes et de nos écrans. Et quand s’échappent discrètement de cet enregistrement quelques petits rires très économisés de Michel Bouquet on regrette infiniment de ne pas être l’auditeur présent de ce moment privilégié. Il a y a chez Michel Bouquet une sorte de sacralisation du commun qui fait de ce témoignage une sorte de travail presque anthologique. Il pose et propose avec simplicité l’éclaircissement de certains phénomènes sur l’acteur que nous avions pressentis mais jamais vérifiés, définis ou précisés. Et cette pause n’intéressant pas soi-disant que l’ACTEUR semblerait interpeller d’autres catégories humaines : ne sommes-nous pas tous des ACTANTS réduits et contraints à agir dans de petits espaces ? Alors, si nous ne savons pas élargir cette surface cachée, qui nous est due, par l’observation et les diverses analyses, nous avons de quoi être inquiets. Alors on pourrait dire sans nostalgie ou sans désuétude quelconque que le regard distancié sur le monde permet d’être imperméable aux jeux stupides et violents qui nous cernent journellement.
Michel Bouquet, distillateur et manipulateur des mots, merci donc de cette réflexion. Plus qu’un art de jouer vous nous apportez par votre acuité sur les « choses » un art de vivre. Merci aussi et surtout au concepteur de ce support ( CD conçu et réalisé par Georges Werler pour la compagne FROC au théâtre de Cachan. Editions Frémeaux et associés, 2006 ) d’avoir eu l’idée de cette heureuse compilation. Œuvre éducatrice, ludique…fort entendante et …détendante et peut-être comme certains grands romans de notre dernier siècle, œuvre de formation…" par Jacky Viallon - www.webthea.com
On écoute donc ses différentes réflexions et critiques emporté pas la justesse de son trait d’intelligence qu’il vous décoche en toute simplicité. Vous vous demandez alors pourquoi vous ne l’avez pas découvert par vous-même. Ces indications de jeu sont pratiques et échappent à la cérébralisation de certains pédagogues efficacement incompétents qui se défendent de leur ignorance en teintant leurs discours d’un obscurantisme pédant impénétrable et inexplicable (Aucune allusion particulière à qui que ce soit…qui se reconnaîtra !.…) Il sait aussi mettre à jour les indications pratiques vérifiées et cautionnées par ce qui est devenu les grands fondements de la théorisation de notre dramaturgie actuelle.
On traverse donc, grâce à sa clarté d’esprit des réflexions sur le théâtre grec à la pensée éclairée de Diderot. Laquelle fera plus tard le régal de B.Brecht quand il réussira à imposer, à juste raison, dans l’immensité du décor de la dramaturgie contemporaine le fameux concept de la « distanciation », Grille d’analyse, procédé de metteur en scène expérimental ou « expérimenteux ». Alors dans l’euphorie de faire renaître un théâtre revendicateur on se saisit de cette caisse à outils universelle qu’est « la distanciation ». Intellectuel modeste notre conférencier s’efface en tant qu’acteur pour nous donner à entendre du côté de l’auteur. Il incite à découvrir relecture après relecture les arrangements cachés du texte…Il pousse à fouiller les intentions de l’auteur « Pour quelle raison cette écriture ? Il faut se poser des questions auxquelles les réponses sont enrichissantes pour le jeu… »
D’autre part ce qui semble profondément touchant c’est la générosité de Michel Bouquet qui offre son temps pour nous exposer au-delà du problème du théâtre quelques observations sur la vie : réflexion sur le mécanisme du monde ou tout simplement le regard sur le fonctionnement d’autrui. L’approche de l’altérité n’est pas une pratique uniquement théâtrale mais aussi le produit d’une vision attentive et bien aigue des rapports humains. Il est bien intéressant d’écouter Michel Bouquet, ce passeur de mots, avec sa justesse, son petit pincement de lèvres malicieux et son oeil narquois et pétillant qui font de lui ce séducteur discret de nos scènes et de nos écrans. Et quand s’échappent discrètement de cet enregistrement quelques petits rires très économisés de Michel Bouquet on regrette infiniment de ne pas être l’auditeur présent de ce moment privilégié. Il a y a chez Michel Bouquet une sorte de sacralisation du commun qui fait de ce témoignage une sorte de travail presque anthologique. Il pose et propose avec simplicité l’éclaircissement de certains phénomènes sur l’acteur que nous avions pressentis mais jamais vérifiés, définis ou précisés. Et cette pause n’intéressant pas soi-disant que l’ACTEUR semblerait interpeller d’autres catégories humaines : ne sommes-nous pas tous des ACTANTS réduits et contraints à agir dans de petits espaces ? Alors, si nous ne savons pas élargir cette surface cachée, qui nous est due, par l’observation et les diverses analyses, nous avons de quoi être inquiets. Alors on pourrait dire sans nostalgie ou sans désuétude quelconque que le regard distancié sur le monde permet d’être imperméable aux jeux stupides et violents qui nous cernent journellement.
Michel Bouquet, distillateur et manipulateur des mots, merci donc de cette réflexion. Plus qu’un art de jouer vous nous apportez par votre acuité sur les « choses » un art de vivre. Merci aussi et surtout au concepteur de ce support ( CD conçu et réalisé par Georges Werler pour la compagne FROC au théâtre de Cachan. Editions Frémeaux et associés, 2006 ) d’avoir eu l’idée de cette heureuse compilation. Œuvre éducatrice, ludique…fort entendante et …détendante et peut-être comme certains grands romans de notre dernier siècle, œuvre de formation…" par Jacky Viallon - www.webthea.com