« En effet irrésistible » par Jazzman

Cela s’appelle de l’acculturation ! David Fackeure depuis deux albums déjà marche sur les traces du jazz antillais au point d’en adopter par mimétisme parfait les codes et le phrasé. On entend donc un pianiste de grand talent qui se hisse au niveau des Alain Jean-Marie ou des Mario Canonge. C’est dire ! Même attaque puissante et chaloupée. Même sens du contretemps. Mais si David Fackeure sait faire aussi bien (ce qui importe peu au fond), l’album en revanche propose, dans la lignée de cette collection proposée par Frémeaux et dédiée au jazz antillais, une musique aux limites de la momification. Comme si depuis le fameux album d’Alain Jean-Marie « Reflections », le jazz créole n’avait pas évolué. Ce qui n’est évidemment pas le cas. Risque de momification assumé et même accentué par les interventions de l’actrice Jenny Alpha ou par la (non) intervention de Thomas Dutronc. Heureusement Xavier Richardeau qui partage l’amour de cette musique apporte quelques-unes de ses (anciennes) compositions et surtout le son de son baryton (et quel son !) qui ne cesse de nous enchanter. Et c’est là la réussite de cet album : son association avec le pianiste y est en effet irrésistible. 
Jean-Marc GELIN – JAZZMAN