« Entre l’univers du jazz et celui de la musique indienne » par Jazzman

Accueilli par le label La Lichère, aujourd’hui repris par Jean-Pierre Tandin, après la disparition de son frère Patrick, le fondateur, cet album signé par le trompettiste Nicolas Genest est aussi convaincant qu’ambitieux. On a connu en effet des expériences bien moins concluantes en matière de tentative fusionnelle entre l’univers du jazz et celui de la musique indienne. Paradoxalement, ce pari semble autant gagné par un parti d’exigence, manifeste ici dans un jeu très contrôlé du leader, dans la conception du répertoire, dans le scénario du disque lui-même et les options assumées en terme de d’instrumentation, que par un souci bienvenu de « légèreté » dans l’atmosphère globale de la musique. Entouré de quelques invités bien choisis, le noyau dur de l’orchestre, formé par le flûtiste Malik Mezzadri, le pianiste Stefanus Vivens, le contrebassiste Hubert Dupont et le percussioniste Philippe Foch, n’est pas pour rien dans cette réussite, qui devrait permettre de mettre en lumière le talent de ce trompettiste dont la participation remarquée au Groove Gang de Julien Loureau masquait quelque peu les mérites personnels.
Arnaud MERLIN - JAZZMAN