« Erratique et pourtant… » par Jazz Magazine

La fin approche, la carrière se fait erratique et pourtant… Certes, la discographie officielle s’effiloche e nous n’en aurons ici, sous le nom de Charlie Parker, que la belle séance Clef/Verve en quartette (Hank Jones, Teddy Kotick, Max Roach) du 30 décembre 1952 (Kim, Cosmic Rays…). Au merveilleux succède le décevant où, le 30 janvier 1953 sous le nom de Miles Davis pour Prestige, Bird joue du ténor. La séance Clef du 25 mai arrangée par Gil Evans repoussée au volume suivant pour des raisons d’encombrement est remplacée par une radio au Birdland le 30 mai avec Bud Powell, Charles Mingus, Art Taylor et Candido, ces deux derniers cédant la place au seul Max Roach sur « Dance Of The Infidels ». Un feu d’artifice ! Des captations au Birdland, il y en aura d’autres : le 9 mai avec John Lewis, Curley Russell et Kenny Clarke, le 23 plus anecdotique en quintette plus invités (Miles, Dizzy Gillespie et Joe Carroll). On trouve encore ici le célèbre Quintet of the Year (Dizzy, Bud, Mingus et Roach) le 15 mai au Massey Hall de Toronto et le concert du 22 février au Kavakos de Washington avec le big band de Joe Theimer dont la découverte en 1982 sous le titre « One Night In Washington » (Elektra Musician) fit sensation. À Montréal pour une télé avec le jeune Paul Bley, au Bandbox de New York avec Milt Buckner ou le temps d’un pittoresque « Your Father’s Moustache » avec le Chubby Jackson Herd, au Storyville, de boston avec Red Garland qui donne, à 30ans, un premier témoignage sonore pugnace auprès Roy Haynes, … partout le Bird met le feu aux planches.
Par Alfred SORDOILLET  - JAZZ MAGAZINE