« Dans la veine poétique des héritiers de Django, Fapy Lafertin est certainement l’un des plus beaux descendants. Son lyrisme fait de chacun de ses disques un événement pour les amateurs de cette tradition que Django Reinhardt ancra au jazz dans une époque qui s’y prêtait, et qui en est devenue aujourd’hui une dimension à part entière. Fapy atteint aujourd’hui le club des septuagénaires, et sa musique conserve une éternelle jeunesse, possède la patine des ans qui donne tant de profondeur à une expression qui se renouvelle sans jamais rompre avec ses racines. Il a fait très tôt le choix, dans les années 1970 en compagnie de l’excellent Koen de Cauter (le quartet Waso), de marier cette tradition avec une poésie personnelle qui le rapproche du Maître Django par l’esprit, bien qu’elle renouvelle et enrichisse la tradition d’un monde imaginaire qui n’appartient qu’à Fapy. Dans cet enregistrement, il exploite parfois la technique de la mandoline sur la guitare portugaise («Vibracoes» de Jacob de Bandolim, «Fantaisie en sol», le beau «Pixinguinha em Lisboa») dans un registre qui s’éloigne du répertoire du jazz autant que de sa respiration rythmique, tout en gardant dans sa liberté d’exécution, son improvisation, dans le phrasé, un lien avec la tradition de Django mâtinée d’influences des musiques populaires (Portugal et Brésil) ou de la musique classique.
Dans ce disque, enregistré au cœur du Luxembourg belge, où ses partenaires, plus jeunes, apportent une partie du répertoire («Baltic», «Fantaisie en sol», «Pixinguinha em Lisboa»), on voyage, comme le titre le suggère, entre Portugal et Brésil, mais plus largement en Europe et Amérique du Nord et du Sud, des couleurs dont joue Fapy Lafertin avec son habituelle poésie, son sens du récit musical, sa maestria. Fapy apporte quatre compositions très émouvantes marquées par la tradition tzigane («Turn», «Cinzano», «Platcherida», «Carnation») et ne renonce pas pour autant à quelques standards du jazz («La Belle Vie» de Sacha Distel, «My Romance», «It’s Allright With Me» avec une belle introduction, «Japanese Sandman») repris dans la filiation de Django. Alexandre Tripodi, Cédric Raymond et Renaud Dardenne, en plus de compositions originales, apportent leur fraîcheur avec la tension nécessaire pour répondre à l’intensité qui se dégage de la musique de Fapy Lafertin. Ce dernier, qui est tombé très jeune dans la marmite de l'héritage de Django, est bien entendu un guitariste virtuose, mais de cette virtuosité qui ne s’impose pas à la musique parce qu’elle est au service de l’imagination, de la poésie, de l’expression. Fapy Lafertin, l’artiste musicien, est un trésor caché, c’est un privilège de pouvoir le découvrir sur disque de temps en temps. »
Par Yves SPORTIS – JAZZ HOT
Dans ce disque, enregistré au cœur du Luxembourg belge, où ses partenaires, plus jeunes, apportent une partie du répertoire («Baltic», «Fantaisie en sol», «Pixinguinha em Lisboa»), on voyage, comme le titre le suggère, entre Portugal et Brésil, mais plus largement en Europe et Amérique du Nord et du Sud, des couleurs dont joue Fapy Lafertin avec son habituelle poésie, son sens du récit musical, sa maestria. Fapy apporte quatre compositions très émouvantes marquées par la tradition tzigane («Turn», «Cinzano», «Platcherida», «Carnation») et ne renonce pas pour autant à quelques standards du jazz («La Belle Vie» de Sacha Distel, «My Romance», «It’s Allright With Me» avec une belle introduction, «Japanese Sandman») repris dans la filiation de Django. Alexandre Tripodi, Cédric Raymond et Renaud Dardenne, en plus de compositions originales, apportent leur fraîcheur avec la tension nécessaire pour répondre à l’intensité qui se dégage de la musique de Fapy Lafertin. Ce dernier, qui est tombé très jeune dans la marmite de l'héritage de Django, est bien entendu un guitariste virtuose, mais de cette virtuosité qui ne s’impose pas à la musique parce qu’elle est au service de l’imagination, de la poésie, de l’expression. Fapy Lafertin, l’artiste musicien, est un trésor caché, c’est un privilège de pouvoir le découvrir sur disque de temps en temps. »
Par Yves SPORTIS – JAZZ HOT