Florin Niculescu par Corse Matin

"A 14 ans, Florin tombe sur un disque de Grappelli. C'est le choc ! « J'ai été bouleversé par la beauté et la pureté de cette musique, se souvient-il, je découvrais alors la liberté totale : l'improvisation. C'est Grappelli qui m'a donné l'envie de jouer du jazz ! » Pendant quatre ans, le jeune Florin apprend par cœur une cinquantaine de chorus de l'inoubliable Stéphane. Il joue, le plus souvent, en cachette avec la complicité de sa mère car son père souhaitait que son fils devienne un concertiste classique.
A 23 ans, Florin Niculescu décide de partir pour la France pour rencontrer son idole, Stéphane Grappelli. Il a, pour tout bagage, une valise et son violon. Dès son arrivée à Paris, il se lie d'amitié avec deux guitaristes, disciples de Django, Boulou et Elios Ferré. Avec leur parrainage, Florin est engagé, après audition, dans un cabaret de la rue de Grenelle, l'un des rendez-vous préférés des musiciens manouches de la capitale.
Florin rencontre Romane, un disciple de Django, et le fils du grand guitariste Babik. Florin Niculescu gravera, en leur compagnie, l'un de ses disques fétiches au sein du New Quintet du Hot Club de France, une œuvre rééditée, récemment, par la firme Frémeaux et associés. Son idole, Stéphane Grappelli, Florin ne le rencontrera, finalement, qu'en 1994 à Versailles, soit trois ans avant la mort du grand violoniste. Florin se souvient : « Stéphane était très fatigué. Il se déplaçait en fauteuil roulant. Il parlait peu, très lentement, à voix basse. On m'a présenté à lui, il m'a demandé de jouer. Je tremblais de peur. Je craignais de le décevoir. Après m'avoir écouté, son visage s'est éclairé. Il a murmuré d'une voix douce : je n'ai pas de conseil à vous donner. Continuez … vous irez loin ! »"
par Jean-Claude DE THANDT - CORSE MATIN