FORTUGÉ (Gabriel Fortuné, 1887-1923) interprète
Après avoir imité Paulus et Polin dans des caf’ conc’ du midi – il est originaire de Perpignan –, il tente sa chance à Paris et débute, en 1910, dans des concerts de quartier. En 1912, il est accueilli au Palais de Cristal à Marseille puis, à Paris, sur les scènes de la Scala et de l’Horloge. Il lance un nouveau genre de personnage en habit, le visage blanc et le nez rose, coiffé à ras d’une perruque rousse qu’il peaufine dans nombre de revues : “C’est pas sorcier”, “The Toréador”, “Elles y sont toutes”, “Ça sent la rosse”. Mobilisé sur le front oriental pendant la guerre, il contracte le paludisme. Malgré une santé fragile, Fortugé devient célèbre à partir de 1918, à l’Alhambra, à l’Olympia, à l’Européen, avec un tour de chant comique d’un genre nouveau, à la fois fin et loufoque, et s’appuyant sur des effets vocaux incongrus dont saura se souvenir Bourvil (J’ m’appelle Antoine, Mes parents sont venus me chercher, Les Jardins de Trianon, Je suis toujours là), et se payant le luxe de parodier Le Rêve de “Manon” ou La Violettera qui devient La Cacahuettera ! Quittant un soir le Casino de Paris pour aller prêter son concours à un gala de charité, il prend froid. En quelques jours, Le Petit rouquin du Faubourg Saint-Martin est terrassé en pleine gloire.
Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO FORTUGÉ)