"Parmi les premiers lieux d’expression de la parole noire : les églises noires où à l’occasion ou par el biais de sermons, il était possible de parler, dans une relative liberté et à mots plus ou moins couverts, de sujets « délicats » ou carrément prohibés par le pouvoir blanc." PC – JAZZ MAGAZINE
« Parmi les premiers lieux d’expression de la parole noire : les églises noires où à l’occasion ou par el biais de sermons, il était possible de parler, dans une relative liberté et à mots plus ou moins couverts, de sujets « délicats » ou carrément prohibés par le pouvoir blanc. Parallèlement, dans la société laïque étatsunienne, a longtemps existé une tradition de quatuors vocaux masculins formés chez les barbiers par leurs clients : les barbershop quartets. Ce n’est pas autrement que naquit en 1930, chez un coiffeur d’une petite ville de Virginie, le groupe qui allait devenir le Golden Gate Quartet. Si le répertoire du désormais célèbre quatuor se compose en majeur partie de spirituals chantés et harmonisés classiquement, le traitement de certains thèmes, plus narratif que cantabile, à la fois porte les traces des échanges du prédicateur avec ses ouailles, censées écouter-approuver un récit exemplaire, et préfigure, à force de virtuosité et d’une manière percussive de la voix soliste, les interventions de chanteurs-diseurs de bebop et, presque, les prouesses de quelques rappeurs. De cette parole rythmée, scandée, témoigne assez bien une version enregistrée en 1937, dans un hôtel de Charlotte (Caroline du Nord), du vieux negro-spiritual Preacher And The Bear. » PC – JAZZ MAGAZINE