« (…) Avant Noël et les fêtes, les labels fouillent dans leurs archives et ressortent des inédits de grands noms ou rééditent leur patrimoine. C'est commercial, honteux, horripilant, facile et souvent génial: sélection choisie de ces rééditions et inédits ! Je ne sais franchement pas quoi dire sur Thelonious Monk. Chapeau aux collègues de l'époque. J'aime, j'aime beaucoup, j'aime à la folie... Ah si ! il tournait sur lui-même, il avait des chapeaux. Il a joué beaucoup les mêmes thèmes, Monk. D'ailleurs c'est bien ceux-là qu'il joua le 16 avril 1961 pour ce concert parisien : Evidence, Bemsha Swing, Hackensack, Nutty, Epistrophy, Well You Needn't. Juste un gigolo, pour sûr. Et deux Body & Soul en solo, qui réchauffent le cœur. Souvent, il a joué avec Charlie Rouse, ce monumental saxophone dont j'ai lu une fois qu'il était parfait pour Sphère parce qu'il n'était pas tellement au niveau. Bien sûr... Chapeau aux collègues, sérieux ; et takin' care of business. On est en 1961, alors il joue aussi avec John Ore et Frankie Dunlop. Et c'est vraiment très bien. Il y a un magnifique solo sur « I'm getting sentimental over you ». Beaucoup de magnifiques soli. Nihil novi sub sole. Comme tout enregistrement de Thelonious, il est indispensable de se le procurer si vous êtes un amoureux obsessionnel et compulsif. Sinon, celui-là vaut largement aussi cher aux oreilles exigeantes que tous les autres, et c'est dire qu'il n'a pas de prix. Une pierre de plus dans l'oeuvre insubmersible et au-delà du compréhensible de Monk, dont je ne saurai jamais trop quoi dire et c'est vachement bien. »
Par Pierre TIENNE – DJAM
Par Pierre TIENNE – DJAM