« Quand on veut faire un inventaire des musiques étazuniennes, on pense évidemment au blues et au jazz. Mais, il y a eu aussi, non pas du côté des Afro-Américains, mais des autres, des Blancs, nombre de musiques importées d’Europe et mélangées selon la recette melting-pot habituelle. Ce sont les musiques qui faisaient danser, se réjouir ou se plaindre, les rudes pionniers qui avançaient inexorablement vers l’Ouest. Le violoniste d’origine new-yorkaise Ian McCamy, à partir d’enregistrements de 78 tours du début du siècle dernier, nous les fait revivre avec son quartet du Old-Time Rendez-Vous : Dominique « Mocke » Depret à la guitare, Stephen Harrison à la contrebasse, Han Moss au banjo. Lui-même s’est réservé le fiddle, autrement dit il est le violoneux ou le ménétrier. Son « crin-crin » est d’ailleurs, paraît-il, soit un J.B Bastien (Mirecourt 1930) trouvé dans une poubelle à New York et remis en état par lui-même, soit un violon américain (NewYork 1890) dont le luthier est anonyme. Le son de ce quartet est parfaitement reconstitué et on croirait avoir affaire à du son soixante-dix-huit tours qui n’aurait aucune impureté. Ils jouent superbement les gigues, les square-dances, les reels, les chansons, car Ian Mac Camy, le cas échéant, ne néglige pas le chant (« Monkey on a String », « It’s a Sin to Tell a Lie »), ainsi que les voluptueux bostons, ces valses lentes qui en ont fait craquer plus d’une. C’est toute une époque, tout un menu peuple, qui renaissent grâce à ces musiques oubliées. »
Par Michel LAROCHE – ON MAG
Par Michel LAROCHE – ON MAG