Interview Elios et Boulou Ferré par So Jazz

Quels autres exemples avez-vous en tête ?
Boulou Ferré : Je me souviens d’une soirée chez le critique Maurice Cullaz. Il a passé les vinyles de la Djangologie. Parmi les invités, l’organiste américain Jimmy Smith… qui chantait les solos par cœur ! Notez que Django reste le seul Européen qui a imposé sa marque sur le jazz. J’aimerais compléter le propos : Django ne plaisait pas uniquement aux musiciens. Tout le monde l’appréciait, de l’écrivain au boucher du coin. Je vous renvoie aux écrits de Cocteau sur « le fils de l’air ». L’œuvre de Django exprime le même esprit de liberté que Picasso, Chaplin ou Louis Armstrong. Dans le XXe siècle, je place Django à leur niveau de création. La confirmation ? Considérez l’œuvre. Ce qu’il a réalisé en quarante-trois ans de vie reste ahurissant. Il devait dormir une heure par jour…
Un nom dans la première génération des héritiers ?
Boulou Ferré : Biréli Lagrène. Super guitariste !
Comment jugez-vous la seconde génération ?
Elios Ferré : D’angelo Debarre à Thomas Dutronc, ils sont nombreux. Je salue l’implication de tous les jeunes guitaristes dans les traces du génie. Ils honorent le nom de Django Reinhardt. J’avoue un faible pour David, le petit-fils. Il porte la flamme du père, Babik. Et l’héritage du grand-père. Une responsabilité énorme…
Par SO JAZZ