« Jazz et musette, le retour » par Jazz Magazine

1990 : La Lichère, le label de Patrick Tandin, publie « Paris Musette », premier volume d’une série de trois disques tous « best sellers ». Vincent Peirani a écouté la réédition des trois volumes en un coffret édité par Frémeaux & Associés. Un choc pour celui qui découvrit ces disques, encore adolescent, tandis qu’il apprenait le répertoire… « Grâce à « Paris Musette » [CHOC], je découvrais soudain réunies trois générations des meilleurs interprètes – de Jo Privat à Daniel Colin en passant par Marcel Azzola et Armand Lassagne -, mais aussi Richard Galliano, Francis Varis, Raoul Barboza ou Marc Perrone, qui en renouvelaient l’approche (jazz, chamané, folk). Le répertoire faisait la part belle à ce qu’il avait de plus noble : valses se Joseph Colombo, Tony Murena, Gus Viseur et Jo Privat (Passion, Valse Chinoise, Germaine, Mystérieuse…), mais aussi javas, paso dobles, tangos… et chansons, telle la sublime version d’« Accordéon » de Serge Gainsboug chantée par le batteur Jacques Mahieux. Autant de « standards » qui firent de « Paris Musette » ma Bible, mon « Real Book ». Beaucoup ont découvert ou se sont réconciliés avec cet univers par la reprise chantée du classique « Flambée Montalbanaise », commandée pour l’occasion à André Minvielle. Outre les guitares de Didi Duprat et Didier roussin garantissant l’authenticité des rythmiques, celles-ci retrouvaient une finesse qui s’était un peu perdue, grâce à des contrebassistes venus du jazz (Yves Torchinsky, Jean-Philippe Viret, Yves Rousseau). Les formules se succédaient : duo de guitares, quatuor d’accordéons, antique « jâsemusette » avec cabrette, arrangement de la chanson « Les Nocturnes » par Emmanuel Bex à la façon d’un Nino Rota au service de Jacques Tati, intervention du vibraphone de Franck Tortiller auprès de Joe Rossi, impro sax-batterie de François Corneloup et Denis Fournier sur « Papillons noirs » de Jo Privat. Bref, trois disques qui touchèrent tant les fans d’accordéon et de musette que ceux qui croyaient détester ça. »
Au micro : Noadya ARNOUX – JAZZ MAGAZINE