« Jetez-vous dessus pendant qu’il en reste… » par Actualité Juive

« Autrement dit, voilà une bonne occasion de rattraper ses erreurs, si erreurs il y a eu, et puis, zut, il n’y a jamais un bienfait de trop, plutôt deux fois qu’une. Ces pièces sont d’une fraîcheur telle qu’on les dirait écrites de la veille. Ne nous y trompons pas, ces compositions s’échelonnent tout au long de la carrière de Darius Milhaud, qui fut, on le sait, fort longue (environ cinq cent numéros d’opus…)Partagé entre les Etats-Unis, où par bonheur il trouvera refuge, ainsi qu’une formidable extension de sa carrière alors qu’on s’entretuait dans notre continent – de même qu’en Amérique du Sud où il glana des « Scaramouche », « L’Homme et son Désir » et autres précieuse merveilles, en sa qualité de diplomate de profession – ce cycle incroyable d’inventions musicales menées en compagnie de sa cousine devenue son épouse à laquelle il demeurera attaché à sa vie durant… Et qui vient de disparaître à son tour largement centenaire après avoir laissé un livre de souvenir, cependant que lui-même ne demeurait pas en reste – « Notes sans musique » ; « Ma vie heureuse », sans oublier les entretiens avec Claude Rostand, et ceux, savoureux avec son compatriote Armand Lunel, avec qui il signe « Esther de Carpentras », le seul Pourim Schpihl de la littérature moderne. Jetez-vous dessus pendant qu’il en reste… »
Par Lionel Rocheman – ACTUALITE JUIVE