Le tout début des années 40 fut pour Duke, avant qu’il n’aborde des compositions au propos plus ambitieux, une période particulièrement faste où il enchaîne les chefs-d’œuvre. Au premier rang de ceux-ci, Koko. La parfaite adéquation entre le fond et la forme atteint ici sons acmé. La phalange composée de solistes valeureux connaissant aussi les vertus de la discipline fait corps comme jamais pour instaurer d’entrée de jeu un climat étouffant, lancinant, voire inquiétant, entretenu par les riffs entrecroisés des sections ponctués par des breaks de contrebasse. Une montée envoûtante jusqu’au paroxysme final. Trois minute à peine, mais d’une rare intensité, l’exaltation d’une esthétique dont l’originalité perdure par-delà les années. JA-JAZZ MAGAZINE