"Certes, ce disque n’est pas totalement en piano solo (à quatre plages près) convenons-en ! Il doit cependant figurer ici car c’est un véritable monument aux multiples facettes (plus qu’un octaèdre sans doute). Cet hommage à l’écrivain Julio Cortazar permet de retrouver un pianiste aussi mythique que mystérieux que beaucoup auront hâtivement rangé, voire enfermé, dans la catégorie "free-jazz". Grave erreur ! Écoutez, réécoutez Octaèdre et vous y entendrez un pianiste au discours marqué en profondeur par l’histoire du jazz qui sait restituer toute la dimension vivante, humaine (voire humaniste) de cette musique. Dans sa chronique du disque pour le magazine Jazzman lors de la première édition, Jean Buzelin écrivait : "Ennemi de la surenchère et de la démonstration, le pianiste travaille en architecte musical, mais la construction resterait sèche s’il ne savait faire tournoyer, rebondir, éclairer, chanter la note ; s’il n’enrichissait pas la structure par l’amour du texte et de la musique, par la joie et la jubilation.". Il définissait le cadre de ce disque en soulignant que "Le pianiste et compositeur rencontre ici l’univers de Julio Cortázar au travers de pièces originales (augmentées de quelques thèmes-clés) où transparaissent les musiciens qu’aimait l’écrivain argentin et que fait vivre Tusques dans sa musique : Earl Hines, Bud Powel, les trois Charlie (Parker, Christian et Mingus), Billie Holiday et Duke Ellington…". Grâce au travail toujours remarquable et exemplaire du label Frémeaux et Associés, un éditeur qui a le sens du détail et travaille en profondeur, cet enregistrement (le premier, à l’époque, du label AxolOtl) est à nouveau disponible. On ne saurait passer à côté pour saluer l’engagement sans compromis et la pugnacité d’un pianiste trop méconnu."
par Thierry GIARD - CULTUREJAZZ.NET
par Thierry GIARD - CULTUREJAZZ.NET